Notes sur les bouleaux

Quelques spécimens numériques dans le dossier Betula
Datant de 2010 à 2013 ce sont des photos du début de l’étude du genre Betula, les bouleaux. Lors de ces travaux, assez rapidement je m’étais rendu compte que la littérature en ma possession était bien insuffisante pour y aller rondement: je découvrais que l’identification des bouleaux n’est pas toujours facile.

Quelques autres spécimens numériques dans le dossier Betula
Dans les Laurentides j’avais déjà croisé des groupes de jeunes arbres dont aucun avait la même couleur d’écorce. OK… l’écorce est donc un caractère insuffisant pour identifier… Regardons les feuilles alors: il y a ici aussi beaucoup de variabilité… Ce ne sera pas si facile de les nommer ces arbres! Mon étude bien amorcée avait alors a été délaissée… 

Bouleau jaune (Betula alleghaniensis)

Le milieu urbain offre d’autres types de difficultés: tant les arbres cultivés, plantés sur les terrains privés ou les parcs, que ceux que l’on trouve dans les milieux naturels et les friches, tous viennent nous rendre un peu plus délicate la tâche d’identification. Les bouleaux exotiques sont-ils naturalisés? Possiblement, je devrai revoir certains spécimens…

Bouleau jaune (Betula alleghaniensis)

Devant tant de cas spéciaux, le remède au découragement serait alors l’humilité. Les études des arbres me le rappèlent souvent…

Bouleau dans une friche. Ce sont les graines et écailles qu'il faut examiner. 

Ayant beaucoup de genres à étudier (et chacun avec ses complications spécifiquement urbaines…) j’avais placé les bouleaux dans la pile « à revoir ». Les autres Bétulacées (noisettiers, charmes, ostryers, etc.) me sont assez bien connus toutefois. Imparfaitement mais pas trop mal…

Variétés et hybrides du bouleau blanc (Betula papyrifera)

Mais voilà, à l’occasion d’une brève incursion dans une conversation sur la page Facebook Arbres remarquables et boisés du Québec, je suis momentanément replongé (enfin que le bout de l’orteil…) dans le cas des bouleaux. Des experts doutaient de l'existence d'hybrides... 

Bouleau gris (Betula populifolia)

Le temps me manquait (et me manque toujours…) pour bien discuter de la question. Mais une chose est certaine: l’hybridation (et l’introgression) est commune, fréquente et complexe chez toutes nos espèces de bouleaux. Je ne le savais pas il y a une dizaine d’années… Le bouleau blanc semble particulièrement porté à se croiser avec tout ce qui pousse autour. Ce qui explique les cas perplexants que j’ai rencontré!

Betula...

Cela se distingue bien sûr avec des moyens génétiques mais des éléments morphologiques sont disponibles pour l’identification. Comme c’est souvent le cas chez les arbres (voyez mon étude des ormes et de leurs samares par exemple) c’est du côté des fruits que l’on doit porter son attention. Comme toutes ces structures sont très petites chez les bouleaux… tout le monde n’a pas le temps ou l’inclinaison d’en faire une étude attentive.

Inflorescences de bouleaux. À gauche: fleurs femelles (pistillées), à droite mâles (staminées).

Si l’on est occupé à quelque inventaire forestier on n’a pas forcément l’envie ou le temps (ou le besoin...) de cette étude à la loupe. En l’absence de cette étude il ne semble pas très utile de nier l’existence des hybrides toutefois. Chacun regarde les arbres comme il veut… la botanique étant… quoi? Une construction sociale? 

Non... mais ce n'est pas un truc pour les gens pressés!

Bouleau blanc (Betula papyrifera). Je crois...

Il s’agit d’une attitude que j’ai croisé souvent: chacun étant spécialiste dans son domaine, chacun a raison: commerçant-pépiniériste, horticulteur, botaniste, arboriculteur, agronome, émondeurs, architectes-paysagistes, etc. chacun trônant dans son silo!


???

J'aurais un jour quelques pages de plus sur les bouleaux... je ne suis pas pressé. 

Je vous laisse avec cette écorce singulière ci-haut, sans vous dire de quel arbre il s'agit... Mais vous trouverez sans doute.

Bon, faut faire ses trucs du samedi, je vous laisse. Bonne fin de semaine!



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