La corneille et le chicot


Hier je suis allé au parc La Fontaine.


Voir les grands peupliers pour des photos d'hiver pour le livre... 


Et constater le dernier à avoir été abattu.


Corneilles et carouges exaltés: une nouvelle saison approche...

Si cet arbre a l'air d'un chicot, c'est que c'est un chicot févier. Sa structure extraordinairement simplifiée nous fait penser à un arbre mort: un chicot. Les arbres de cet âge sont en fait souvent encore plus minimalistes!

Curieusement, à la simplification des éléments porteurs correspond cette singulière morphologie des feuilles qui sont, elles, complexes et de grandes dimensions! Jusqu'à un mètre de long! Composées deux fois avec ses curieuses folioles surdimensionnées à base. 

On nomme une pareille feuille bipennée: pennée deux fois, chaque foliole étant elle-même pennée. Ces folioles sont donc à leur tour des foliolules...

Notez ces grosses gousses portant de grosses fèves avec lesquelles (après torréfaction) on faisait un succédané de café autrefois.


Chicot févier ou chicot du Canada,  Gymnocladus dioicus,  Kentucky coffeetree.

L'arbre est indigène au USA et au Canada, mais seulement au Sud en Ontario. Si j'ai déjà vu son cousin le févier épineux (Gleditsia triacanthos, honey locust) croître spontanément à partir de ses graines, bien loin de tout parent (il est en voie de naturalisation), je n'ai jamais vu un chicot févier à plus de quelques mètres d'un arbre adulte: ce sont toujours des rejets de racines. L'arbre n'est donc techniquement pas naturalisé. Ni en voie de naturalisation mais ça peut changer, n'est-ce pas?

Févier épineux (Gleditsia triacanthos, honey locust).

Reste à savoir quel oiseau peut bien transporter les graines du févier épineux à plusieurs centaines de mètres? La corneille? Je n'en sais rien! Elle est ici pour nous rappeler que l'hiver tire à sa fin...


NB: les deux planches illustrant ce billet datent de dix ans, du temps où j'essayais de convaincre de frileux éditeurs... c'est le pourquoi je fais de l'auto-édition...





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