Les peupliers dans l'art et l'histoire
De grands arbres peuvent faire grandes impressions. Le peuplier noir du Jardin de l'Arquebuse, à Dijon. Voici quelques notes à son sujet: âge probable 500 ans, mesurait 40 m. de haut, circonférence 12 m. au ras du sol, détruit par l'ouragan du 15 juillet 1917.
Ce fameux peuplier noir a été représenté si souvent et pendant si longtemps: de nombreux dessins, gravures, etc. Ne n'ai pas cherché: on trouve sûrement des peintures? On le croque jusqu'à l'invention de la photographie, puis des cartes postales. Puis crac!
Ce n'est pas une nouvelle: les arbres peuvent prendre beaucoup de place dans les imaginaires. Les peupliers ne font certainement pas exception!
Le peintre Arnold Böcklin a peint des peupliers sur son oeuvre L'île de la Vie (1888). Curieux de retrouver sur la même île des palmiers! Tout aussi réaliste nous avons quelques cygnes (qui cherchent probablement Léda). Ces joyeux vacanciers n'ont pas reçu la consigne de ne pas se toucher...
Cette colonie de vacance c'est curieusement après avoir peint L'île des Morts en 1883. Mais ici ce sont des cyprès (Cupressus sempervirens), arbres associés à la mort et aux cimetières depuis l'Antiquité, surtout chez les Romains.
De grands arbres peuvent faire grandes impressions. Et même être porteurs de sens, de symboles ou d'allégories. Cette carte postale des années 1930 montre une des nombreuses variations de l'aménagement paysager de l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal. Notez que l'arboretum actuel vaut la visite! À gauche et à droite deux alignements de peupliers de Lombardie (aujourd'hui disparus). Les alignements sont perpendiculaires à l'entrée puis s'ouvrent comme des mains jointes aux poignets ou comme la colonnade de Saint-Pierre de Rome qui entoure la grande place. Ça dit: urbi et orbi.
Des alignements d'arbres, ça parle vous croyez?
"Ed.Gariépy? Chemin longeant le fleuve Boucherville, Contrecoeur, Varennes Verchères?" (modifiée)
Maintenant regardons des arbres dans un contexte vernaculaire: un chemin villageois bordé de peupliers. Mais lesquels? J'ai une impression de peupliers blancs (Populus alba), très populaires au tournant du siècle (enfin... l'autre siècle...). La photo me semble dater de 1910, trop ancienne donc pour que ce soit une photo de Gariépy comme indiqué aux Archives de la Ville de Montréal.
Toujours dans le vernaculaire, à une échelle domestique cette fois, nous voilà maintenant sur le plancher des vaches. L'usage des arbres, et plus spécialement des peupliers, a une longue histoire dans la culture québécoise.
À gauche, une carte postale datant probablement des années 30-40. Cette cabane est-elle vraiment la "Villa Saint-Hyacinthe" mentionnée sur la carte? Pourquoi pas! Regardez-moi ces alignements de peupliers qui nous y mènent! Ce ne peut être qu'une Grande Maison!
À droite une photo que j'ai prise l'été dernier. C'est de l'autre côté du fleuve, juste en face de Verchères, sur le Chemin du Roy dans Lanaudière. Une petite maison de ferme avec un double alignement de peupliers: je ne les ai pas tous examinés mais les premiers à l'avant-plan sont des peupliers deltoïdes.
Des alignements d'arbres, ça parle vous croyez? Que peuvent bien dire ces derniers?
Bonne fin de semaine. Le printemps nous a dans le collimateur.
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