Noisetier de Byzance et autres byzantinismes



Les chatons mâles du noisetier de Byzance (Corylus colurna, turkish hazel). Avec la chaleur qu'on aura aujourd'hui les anthères s'ouvriront et relâcheront le pollen. Si ça vous rappelle les chatons du bouleau, c'est qu'ils sont dans la même famille: les Bétulacées. Les magnifiques petites fleurs femelles rouge vif n'étaient pas encore visibles. 


Cet érable argenté est coincé par des trucs et des machins qui auraient pu, vous l'admettrez, être placés ailleurs, plus loin de l'arbre... on aurait pu plutôt, vous savez, choisir de mettre en valeur sa forme baroque? Parce qu'on aime nos arbres? 

C'est pas une des responsabilités de l'architecture du paysage? Dans un parc "historique" avec des arbres centenaires? Je me trompe sans doute...

Derrière l'arbre c'est une pente et l'arbre est incliné. À gauche l'édicule de la billetterie a dû affaiblir les racines il y a longtemps... Ça n'a sûrement pas aidé à la stabilité de l'enracinement. Il y a donc péril mortel d'effondrement... quoique statistiquement extraordinairement insignifiant: on ne stationne pas de voiture ici... Mais on a des plans de ré-aménagements, alors... c'est bon, on coupe!


Les arbres sont toujours considérations mineures au parc La Fontaine. Et soyons clair: si vous y êtes attachés, ils ne vous appartiennent pas. Non, c'est pas à vous. Ils appartiennent à ceux qui savent.

Ils connaissent leur affaire. Et c'est pas vos affaires.


Une chose est maintenant clairement indiscutable: l'érable sera coupé et on a pas besoin de vous expliquer et de justifier... 

Dites-moi: à quoi bon mettre ces affichettes si l'on ne prend même pas la peine de cocher les petites cases pré-organisées pour améliorer la communication avec la plèbe ignare? Quelle est donc cette indifférence, cet empressement, cette attitude altière?

Le patrimoine arboricole c'est pour les simples, je sais...



L'arbre ne sera bientôt plus qu'un souvenir. Mais il a été tout de même immortalisé par cette illustration dans mon chapitre sur les érables



Étant au parc La Fontaine je suis allé voir les peupliers carolins: où en est la floraison?

Comme pour les noisetiers, avec la chaleur que l'on aura cet après-midi, les grands chatons rouges (déjà sorti des bourgeons en écartant les écailles) s'ouvriront. Tous ces arbres étant des clones (mâles), tous seront en fleur en même temps... j'irai constater.


Au sol, quelques chatons, jetés par le vent ou quelque écureuil occupé à faire du trouble. Celui de gauche montre l'inflorescence (le chaton) ayant ouvert les écailles du bourgeon. Celui au centre montre tout juste (au sommet) quelques anthères rouges qui commencent à émerger.


En terminant je vous donne les résultats d'une expérience des plus complexes que j'ai menée sur mon balcon arrière.

J'ai un bac à plante (un de mes fameux attrapes-plantes de l'ancien temps) et je retirais les nombreuses samares d'érable à Giguère (Acer negundo, Manitoba maple) qui s'y trouvaient. Je les pigeais et les lançais depuis le troisième étage ou je suis. Je suis encore curieux de l'aéro-dynamisme de ces semi-hélicoptères.

J'en ai bien lancé une quinzaine, observant leur vol obliquement tournoyant, les suivant du regard jusqu'au sol. Première observation: la plus infinitésimale légère brise les pousse latéralement. Deuxième observation: il arrive qu'ayant lancé une samare on la voit descendre un bon mètre, puis faire du sur-place et... remonter! Je les ai alors rattrapé puis relâché: même manège! Trois fois j'ai ainsi lancé et repris ces deux samares anti-gravitationnelles.

Ces spécimens précieux ont probablement une différence de ratio entre le poids de la graine et la portance de l'aile avec les autres qui n'avaient pas la faculté de faire du sur-place et du remonte-surprise. Ça explique que je trouve ces samares sur mon balcon avant, les samares volant au dessus de l'immeuble pour atterrir dans mes bacs. 

Les arbres, c'est pour les simples, je sais...






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