Champ des Possibles 2020

Un rapport arboricole en direct du Champ des Possibles à Montréal.

Environ une fois par saison je vais constater l'état des lieux au Champ des Possibles. J'y suis allé hier. Ce coup-ci c'était pour apprécier la floraison du cerisier à grappe, le Prunus padus. Le premier spécimen que j'avais identifié en 2009 est celui ci-haut. Il atteint maintenant 7 m! 

Bien des gens peinent à le distinguer du cerisier de Virginie. Je m'étais bien cassé la tête à identifier ce curieux cerisier qui fleurissait avant les autres... Cet ajout exotique à la flore de Montréal n'étant pas jusqu'alors présent dans les inventaires publiés. Un botaniste me disais qu'on ne trouvait pas non plus de spécimen à l'herbier. Je sais qu'on en trouve maintenant!

L'étude des friches et des terrains vagues est pleine de découvertes!

Les fleurs sont en fait deux-trois fois plus grandes que le cerisier de Virginie. Et elles ont un doux parfum agréable. 

Hier donc il y avait au moins quatre spécimens en fleur de ce cerisier au Champ des Possibles.

Un bon truc pour le distinguer: photographié au même moment, ci-haut c'est un cerisier de Virginie avec ses fleurs encore fermées. Le cerisier à grappe lui fleurit maintenant, environ une semaine avant notre cerisier indigène.

À l'époque mon enquête m'avait permis de trouver la source de ces cerisiers si différents (enfin... on peut dire cela rétrospectivement...): l'arbre ayant fourni les graines transportées par les oiseaux est ici dans ce parc/CPE à 2 ou 300 mètres du CDP.

Et on y trouve même deux cultivars du Prunus padus: à gauche avec ses fleurs bien ouvertes vous avez le Prunus padus 'Grandiflora'. À droite il s'agit d'un cultivar avec les fleurs 'normales' (plus petites) qui ne sont pas encore ouvertes. Je note que je n'ai jamais vu d'autre cultivar que le 'Grandiflora' poussant spontanément (échappé de culture).

Tous ces arbres sont aux prises avec le nodule noir et seront éventuellement abattus.


Voici une planche de mon livre Stabat Arbor montrant les fleurs des différents cerisiers à grappes que l'on trouve dans la région de Montréal.

a- Prunus padus 'Grandiflora'
b- Prunus virginiana var. virginiana
c- Prunus serotina
d- Prunus padus 'Colorata'
e- Prunus padus

Dans ce groupe de cerisiers à grappes j'ai aussi le cerisier de Mandchourie (Prunus maackii) dans le livre, mais il y manque les fleurs. Je devrais aller en chercher maintenant, c'est le temps! À ce propos, je faisais remarquer à un ami que les livres numériques permettent de mettre à jour l'information sans attendre dix ans la nouvelle impression d'un livre papier. Ce n'est peut-être pas négligeable comme possibilité!

Retournons au CDP. Ci-haut c'est une plantation dont je suis bien fier: les trois autres espèces de peupliers indigènes dans notre région (le peuplier deltoïde étant déjà naturellement présent) :

Le peuplier baumier (Populus balsamifera). 

Le peuplier à grande dent (Populus grandidentata).

Et le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides).

Sans oublier l'orme-liège (Ulmus thomasii). Une rareté! L'arbre se porte bien mais sa croissance est des plus lentes (surtout comparée à celle de l'orme d'Amérique par exemple).

Les tilleuls d'Amérique se débrouillent très bien dans ce sol des plus ingrats, hétérogène, alcalin, etc. (le CDP est une friche post-industrielle). Des gens sans grande mémoire y plantent encore (en pure perte) des conifères de toutes sortes: quel gaspillage! Ils meurent dans l'année...

De l'autre côté de la voie ferrée on trouve une plantation de marronniers glabres (Aesculus glabra, aussi connu sous le nom de marronnier de l'Ohio). Les écureuils se sont chargés d'en planter quelques-uns ici.

Bon je n'ai pas parlé des nombreuses autres espèces d'arbres plantées au CDP, peut-être que j'y reviendrai?

Comme on dit en latin: "I fa bo". Mais je dois rester au bureau à rédiger...

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