Peupliers, Mousses et Varias

Un florilège de notes rédigées au cours de la semaine, réunies pour votre samedi matin.

(Peupliers dans...) Champs dans la campagne. Photo: Antonin Perbosc (1861-1944). (BNF)

En dehors de l'industrie, les peupliers ont une importante histoire paysagère tant en France (et ailleurs en Europe) qu'au Nouveau-Monde (et ailleurs sur la planète mais j'essaie de me limiter...). En fouillant encore et encore les archives, j'améliore ma documentation de ces usages en France et au Québec... Des mauvaises langues diront que cette supposée amélioration n'est que pour masquer ma procrastination (une méta-procrastination) devant la finition de mon livre Peuple de Peupliers.

Pfff!

Je disais donc... En milieu rural, la présence du peuplier de Lombardie des deux côtés de la piscine à baleines (Aquarium atlanticum) est établie (ils sont encore bien présents ici), la date de l'arrivée de cet arbre en France est bien connue, un peu moins précisément pour le Canada toutefois. On sait qu'il était déjà fréquemment planté à Montréal dans le premier quart du 19e siècle. 

Et, comme vous pouvez vous en douter, je cherche un "pont" culturel et temporel, intercontinental, en ce qui regarde le peuplier de Caroline. Je n'ai toujours que des bouts et des morceaux discontinus de cette histoire à deux versants... Quelle est la filiation? Mon hypothèse est qu'il y a bien un lien...

Je fouille donc la documentation iconographique et textuelle sur Gallica (la BNF en ligne), à la recherche de peupliers...

Pont en pierre et rivière, entourés d'arbres. Photo: Eugène Trutat. 1859-1910. (BNF)

Ce sont ici aussi des peupliers, mais lesquels? On dirait le peuplier blanc (Populus alba) ou peut-être le grisard (Populus × canescens, l'hybride du Populus alba et du Populus tremula)?

Le peuplier de l'arquebuse, Dijon. Photo: Eugène Trutat, entre 1859-1910. (BNF)

Ici pas de doute c'est le peuplier noir avec ce célèbre spécimen. Eugène Trutat est un photographe, pyrénéiste (ce qui fait peut-être de moi un montroyaliste), géologue et naturaliste français. Il fut directeur du muséum d’histoire naturelle de Toulouse. Voyez ici: Eugène Trutat et un Flickr pour quelques photos.

Peupliers et herbes de la pampa, paysage de campagne (1859-1910). Photo: Eugène Trutat. (BNF)

Avec cette autre photo je crois avoir trouvé enfin une image du peuplier de Caroline en France, en alignement, entre l'herbe de la Pampa et les peupliers de Lombardie à l'arrière-plan. La silhouette est assez ressemblante à celle des jeunes peupliers carolins de l'esplanade au parc La Fontaine (vous verrez tout cela dans le livre...)

Malgré les apparences mon livre avance, vous voyez?



J'ai aussi des nouvelles de mon autre projet majeur:

Le travail d'extermination des non-mousses est toujours en cours. C'est assez sysiphien... La germination est des plus accélérées avec le temps qu'il fait. De plus, j'arrose pour bien soigner les mousses transplantées. La banque de semences des mauvaises herbes est extraordinairement riche! Mais ce travail du bout des doigts est le prétexte d'une pause zen ici et là dans la journée. Je jardine.

Let your fingers do the gardening...

J'avais 6 pots sur le balcon et j'ai procédé à une réduction stratégique et tragique (les grands projets comportant toujours des effets collatéraux...). De mes six pots donc, trois seront dorénavant consacré à une Réserve de Biodiversité des Mousses de Balcon (RBMB). La partie tragique: 2 pots sont sur le trottoir et attendent le camion de la mort*. Le dernier est encore sous considération. 

(*ajout de ce samedi matin: ils ont été avalés vendredi matin...)


 Donc me reste 4 pots. 3 pour les mousses et un autre.


 Les mousses des pots extradés ont été incorporées dans les nouvelles réserves.

Voilà la plus importante Réserve de Biodiversité des Mousses de Balcon à Montréal. Peut-être au Canada. J'ai gagné un peu plus de place pour m'assoir à l'ombre lors d'une pose (encore!?!?). Mais la lutte aux monos et dicotylédons demande pas mal d'attention: ce sera le rituel du matin de les tirer...

Un petit à-côté:


Non, je n'ai pas lu cet article, je ne peux étudier tous les milles aspects des peupliers! Mais ce qui m'a frappé c'est le nom d'un des auteurs: Carolina Lombardini*. Elle a deux fois des peupliers dans son nom. Elle est née dedans comme on dit! Si l'article vous intéresse: Forests

ajout * "Carolina Lombardini : bel aptonyme" me souligne Henri Lessard sur Twitter



Un autre, plus grand à-côté:


J'ai vu passer ce message sur Twitter. Et j'ai suivi le lien vers cet article dans une revue d'architecture. Voici le plan d'ensemble du projet de bio-corridor urbain:


Quand je vois passer des trucs comme ça j'en profite toujours pour signaler mon plus modeste projet (le Fox Trot, brièvement, bravement... élaboré en solo...) que je présente dans mon livre La Haie dans le Bocage Urbain . Voici quelques extraits visuels:

Partie 1 du plan d'ensemble.

Partie 2 du plan d'ensemble.

Et le détail de la section 6 sur le plan d'ensemble.

La voie ferrée que je proposais d'enrichir par la plantation d'espèces indigènes selon la méthode des haies écotonales décrite dans le livre. Il est permis de rêver... d'imaginer en tout cas!


Je vous laisse sur un souvenir, de loin, loin...

...avec une anecdote révélant toute la personnalité de l'auteur. Une amie déteste quand je fais cela (de la nostalgie de l'enfance qu'elle dit...) mais j'y vais quand même...

Enfant (vers 9 ans, on dit encore enfant?) avant même la fin de la classe, toutes mes affaires étaient déjà préparées dans mon sac: cahiers, crayons, gomme à effacer, collections de belles garnottes, mes souliers lacés, les yeux fixés sur l'horloge, j'attendais la cloche (un de mes rares moments d'attention en classe) pour cet exercice héroïque: courir chez moi, à travers champ et ruisseau et encore champ pour rentre au plus vite chez moi.

Pourquoi? Parce que je ne voulais pas manquer une seconde de mon émission préférée:

Les aventures de Robinson Crusoë (1964 au Canada?) On trouve toute la série sur Youtube. Version en anglais.

J'arrivais précisément vers la fin du générique d'ouverture, avec les vagues qui touchent le sable. J'écoutais, le sac à dos encore sur le dos...


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