Saihō-ji Berri

 Rapport muscicologique de mon balcon sur la rue Berri.

L'auteur et sa famille occupés à planter des affaires.

Je cultive des "mousses". C'est ma résolution 2020. En fait ce sont les mousses elles-mêmes qui ont décidé de s'installer dans mes attrape-plantes. Ce sont peut-être elles qui me cultivent? Bonne chance... Elles ont toutefois force de séduction: je me rends! Elles sont si débrouillardes qu'elles  méritent dorénavant tout mon dévouement monastique. Je ferai un Koke-dera! (temple de mousses).

Toutes ces "mousses" (il y en a au moins quatre espèces différentes) sont arrivées en spores par le vent dans mes grands pots sur le balcon. Je ne les ai pas choisi ni planté.

J'ai maintenant entrepris de défricher et d'enlever toutes les autres plantes arrivées ici. Il s'agit d'un projet incubateur intelligent d'horticulture totalement organico-naturelle. Locale aussi. Sans oublier: urbaine. Je fais avec ce que je trouve (ça c'est pas nouveau...). Tout juste ai-je prélevé certaines mousses qui se trouvaient dans les pots voisins, pour compléter la composition du premier pot ci-haut. 

Je dis "mousses" mais c'est peut-être plus compliqué! Le terme recouvre bien des choses différentes... Pourquoi me creuser la tête à rédiger tout cela quand mon assistant (Wiki...) a déjà bien fait le travail:

"L'embranchement des Bryophyta ne concerne que les mousses au sens strict, tandis que le terme bryophyte pris au sens large s'applique aux trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire (Hepaticophyta, Anthocerotophyta et Bryophyta)."

J'essaierai éventuellement d'identifier plus précisément tout ce beau monde. Éventuellement...

Mais voici que l'exercice zen essaime sur le pot d'à côté, duquel je me mets à retirer tout ce qui n'est pas "mousses". Un work-in-progress. Je ne sais encore si tous mes pots seront convertis en mini-Saihō-ji?

Voici l'ensemble de ces autres pots, qui connaitront peut-être le même nettoyage phylogénétique. Celui à droite déjà est en grand chantier. La rude potentille a fait son temps.

Vue du Saihō-ji. Photo: Ivanoff (commonswiki).

C'est une entreprise colossale, je sais. Je devrai ensuite me battre constamment contre la pollution de toutes sortes de mono et di-cotylédones... les vulgaires plantes vasculaires, tout récemment arrivées pour tout gâcher sur notre planète. 

On a beau être moine sévère et troglodyte... on est néanmoins un peu sensible à certaines beautés... on est pas Saint-Antoine! À bien y penser, plus tard, quand ces pots n'auront que des bryophytes, j'ajouterai bien quelques autres plantes parmi mes préférées. Il y a un précédent: après tout il y a des arbres dans le célèbre jardin de Kyoto.

Quelle plante vais-je introduire?

... je mettrai quelques bermudiennes...

...dans un autre pot des liparis...

... et ensuite j'essaierai de retrouver ce mini Carex, qui est maintenant disparu... et des peut-être des droséras?

Toutes ces mousses sont arrivées par le vent sur la rue Berri. L'air est chargé de toutes sortes de  spores. Il faut croire que l'on respire tout cela! Rassurez-vous: les mousses n'arriveront pas à couvrir l'intérieur vos poumons: elles ne sont pas vasculaires mais elles sont photosynthétiques et il n'y a pas assez de lumière dans votre corps profond. Ce sera plutôt votre cerveau que les mousses coloniseront.

Enfin... le mien du moins!

Bonne et tellement belle fin de semaine en vue, non?




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