Anti-scoop de la baleine


Le quai de Sainte-Anne-de-Sorel.

Nous sommes arrivés trop tard (on ne venait pas vraiment pour cela) pour voir cette fameuse baleine qui était venue nous voir à Montréal. Il s'agissait d'une femelle de rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae). Et beaucoup se doutait bien qu'avec tout ce trafic maritime, sa vie était en danger. Il semble bien que ce soit une (assez prévisible) collision avec un navire qui l'a fait trépasser. Puis elle a flotté jusqu'ici, le ventre à l'air. On l'a sorti de l'eau à ce quai. Puis dépecé, et tout, et tout...

La table de nécropsie

On l'avait observé pendant des semaines près du pont Jacques-Cartier. Dans les tivis, les radios et internets. Avec intensité et émerveillement. Et une morbide curiosité, en relâche covidienne... Certains avaient tout de même un peu de crainte... quel sort attendait le pauvre animal!

On l'avait expédié à l'enfouissement deux heures avant notre arrivée. Il y avait encore des cars de reportage et quelques badauds. De la baleine, ne restait qu'une forte odeur de mer, d'eau salée et de poissons pourris. 

Le gibet

Puis des équipes de nettoyage avec fort jet d'eau sont arrivées. On efface. Dans le fleuve les gros navires chargés de fer (nous sommes après tout au bout de l'autoroute de l'Acier...), les yachts et autres bateaux de loisir et plaisance, à voile et à moteur, sans oublier les essaims de motomarines reprennent... vie. 

Nous n'avons pour l'instant que quelques parcelles d'information: elle avait deux ou trois ans, mesurait 10 mètres de long (c'est la dimension de mon 4 1/2...) et pesait 17 tonnes. On sait tout cela mais elle n'a pas de nom? On donne bien des noms aux ouragans?

Je crois qu'elle s'appelait Ginette. Elle aimait voyager. Une aventure au loin. Un sacrifice sans rédemption...


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