Arethusa Alléluia


Vous n’êtes jamais allé explorer une tourbière si vous croyez que la botanique c’est de tout repos…
J’en ai perdu l’habitude: mes lieux de chasse et d’exploration sont maintenant (habituellement) bien orthogonaux, solides et sans moustiques, ni mouches noires ou mouches à chevreuil! Je suis un naturaliste urbain!

Je n’ai plus souvent l’occasion d’aller dans ces milieux singuliers où le sol n’est qu’une vague idée enveloppée de sphaigne imbibée d’eau avec encore un peu d’eau autour.

Et il arrive que tout cela flotte sur de l’eau. Mais mercredi ce n’était pas une de ces tourbières flottantes, non c’était une tourbière « ordinaire ». Mais vaste! Nous sommes ici à la recherche de l’orchidée Arethusa bulbosa.

Nous avons croisé des fleurs de la sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea), une plante carnivore. Curieusement rare ici, son habitat classique.

Inattendue, nous avons trouvé cette gracieuse orchidée en bouton et avec quelques fruits vides de l'an passé: la pogonie (Pogonia ophioglossoides). Toujours agréable à revoir cette plante!

Vue de près, une des nombreuses pogonies, tout juste en début le floraison ici. Mais cette fin de semaine c'est assurément un spectacle extraordinaire. J'ai eu l'occasion de voir de grandes colonies de cette plante en floraison: ce sont des souvenirs qui ne s'estompent pas!

C'était la Saint-Jean et l'on trouvait quelques iris versicolores ici et là.

Rameau du mélèze laricin (Larix laricina).

Nous avons vu des trucs d'intérêts relatifs (...) comme le cypripède royal (Cypripedium reginae) et des platanthères dilatées (Platanthera dilatata).

Nous étions trop tôt pour le cypripède, voici une photo provenant de Wikipedia par Orchidhunter1939.

J'ai fait des photos catégorie l'art de faire flou avec trop de vent, peu de lumière, plante minuscule, à quatre pattes dans la sphaigne mouillée, il fait quand même un peu chaud, l'air est lourd et humide, j'ai l'estomac dans les talons, je me fais piquer par tous les insectes de cet enfer tourbiérien, etc. de cette espèce que je voyais pour la première fois: la listère du Sud (Neottia bifolia). Oui c'est une autre de nos orchidées indigènes. Essentiellement, c'est un cure-dent décoré... bien décoré!

Oh! Qu'avons-nous ici?

Ah! Nous sommes devant la l'aréthuse? Oui!

Arethusa! Te voilà! Loin, dans un lieu tenu secret, nous sommes venus te chercher et t'avons surprise. On n’indique pas comme ça le lieu de la demeure de la pulpeuse Aréthuse! Nymphe et fontaine, amie et compagne d’Artémis, cousine de Calypso. Nous répondons à ton appel. Arethusa bulbosa, l'aréthuse bulbeuse.

Ci-haut c’est "Arethusa", un tableau de Benjamin West, 1802. Totalement ressemblant.


Je vous laisse écouter une des Métamorphoses d’Ovide,  « Arethusa » par Benjamin Britten, 1951.

Bonne fin de semaine!

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