Memory Lane Forward!

L'expression anglaise "down memory lane" me semble intraduisible. Mes catastrophes informatiques m'occupent encore et je me vois forcé à voyager dans le temps pour connaître l'étendue des dommages. Je vous partage Ma recherche des images perdues. En vous montrant les bouts qu'il me reste!

2003. Colonie de Pogonia ophioglossoides sur l'étang Duck (au Canada) ou Line Pond (aux USA). Oui, ce petit plan d'eau est à cheval sur la frontière avec le Vermont aux États-Unis. La chasse aux orchidées est souvent chargée d'aventures: nous n'avions pas de passeports! Et cette colonie se trouve sur une surface de sphaigne flottante! 



2003. Cette photo a été prise depuis le tapis flottant. Il a fallu jeter plus d'une dizaine de chicot pour constituer un espèce de trottoir pour y arriver. Les fleurs jaunes sont probablement celle de Utricularia cornuta (Utriculaire cornue).


La flèche rouge indique la colonie de Pogonia (mon comique correcteur insiste à écrire: polonais). Je localisais les sites potentiels d'habitats à partir de cartes topographiques 1:15,000. C'était le bon vieux temps! Chaque carte coûtait 15$ et il fallait souvent les commander puis attendre une semaine avant de consulter... Nous avons Google et ses photos satellites et tout et tout aujourd'hui. 


2003. Quelques photos pas très bonnes de spécimens de Spiranthes cultivés. Les photos n'étaient pas prises pour être montrées ou publiées mais comme aide aux dessins que je faisais alors. La rangée du bas nous montrent des dessins faits de la façon la plus inconfortable qui soit. Je mettant une fleur sous le microscope et j'en mesurais les parties et les reportais sur le papier au crayon de graphite. 




Passer ainsi  de différentes "optiques" étaient des plus exigeants sur les yeux. Je cherchais une "camera lucida" mais je n'en trouvais pas... Cette illustration montre une variation de cet appareil des plus utiles aux dessins techniques. 

C'est à ce moment que j'ai commencé à porter des lunettes... étudier les orchidées, c'est toujours une promesse d'aventure...

2003. L'appareil-photo que j'avais était tout juste passable alors pour l'étude des parties souterraines des orchidées j'utilisais un scanner. Ci-haut ce soir des racines tubérisées de Spiranthes.


2004. Évidemment tout cela était possible (bien plus facile en tout cas!) parce que je cultivais mes spécimens. Ci-haut, de gauche à droite, trois espèces de Spiranthes: S. casei, S. "cernua" et S. romanzoffiana. La forme des feuilles est un caractère utile à l'identification de ces orchidées.


2004. Et une magnifique orchidée indigène: Calopogon tuberosus. À gauche le calapogon devant mes vanilles: Vanilla planifia (la vanille de tous les jours...) et Vanilla aphylla (une vanille sans feuille! il ne s'agit que d'une espèce de gros macaroni vert...). Je viens de voir une étude toute récente sur ce groupe d'orchidées des plus intéressantes: 

The Leafless Vanilla Species-Complex from the South-West Indian Ocean Region: A Taxonomic Puzzle and a Model for Orchid Evolution and Conservation Research (PDF).

À droite c'est la même inflorescence sur fond neutre.


2004. Travaillant sur un autre projet (Flore du Mont-Royal) qui n'aboutira pas lui non plus. Voici mes premiers essais graphiques avec une feuille de sanguinaire (Sanguinaria canadensis). Une méthode non-invasive! 


2004. Une photo "en passant" lors de ma documentation de la flore du mont Royal. Je ne me souviens plus du tout où c'était précisément. Si jamais vous connaissiez cette curieuse pierre gravée, faites-moi signe!


2004. Mes projets de livre sur les orchidées indigènes ou la flore du mont Royal ne trouvant pas vraiment d'appuis c'est lorsque je croisais des spécimens comme celui-ci que l'idée d'étudier la flore urbaine m'est apparue. Ici c'est une plante que je n'ai vu qu'une fois (et quelle chance que cette rencontre!). Il s'agit d'une violette (Viola koreana). Sa présence au pied d'un mur sur le trottoir de la rue Marie-Anne est un mystère inexpliqué.


2004. Géranium Herbe à Robert (Geranium robertianum). Une autre espèce croisée tout près de la précédente, cette fois sur la rue Laval. La flore urbaine de mon quartier faisait des efforts de séduction à l'évidence! Je ne l'ai jamais rencontrée ensuite dans mon quartier!


2004. Le mur du cloître des Carmélites. J'ai fait une documentation complète des espèces qui poussait ici dans ce mur en péri-ruination. Enfin vous voyez ce que je veux dire!


2004. Il me reste une partie de cette documentation. Malheureusement (blague...) le carmel a été classé site historique et la grande muraille a été entièrement refaite. Adieu flore de la muraille!


2005. Mon fils Arno m'a photographié en avril, devant le iMac G3 rutilant de l'époque...


2006. Le mur des Carmélites, photographié depuis le Champ des Possibles (avec pas de nom à l'époque). Il ne semble pas me rester beaucoup de photos du CDP à l'époque. J'en avais pas une tonne mais c'est dommage tout de même!


2010. Je fais un saut dans le temps! Ici une photo alors que j'explorais une friche post-industrielle magnifique (j'aime les ruines...). Mon ami Charles L'Heureux m'accompagnait. Il s'agit du site de l'ancienne Canadian Steel Foundry (CSF).



2013. Un extrait de la banque d'images. Ici vous pouvez voir une partie des problèmes auxquels je suis confronté: j'ai peut-être beaucoup de photos rescapées de ces fruits de pommetiers. Mais sans mes notes je ne peux pas les associer avec les photos de fleurs et de feuilles de chacun des cultivars que j'avais choisis.

Les multiples sont ici pour servir à faire du focus-stacking. J'avais utilisé cette technique pour mon livre Guide de la flore urbaine en 2009.

Les autres espèces sur cette capture d'écran sont plus facilement identifiables! Allez-y...


2020. OK... nous voici rendus en 2020 au Champ des Possibles où j'ai trouvé le premier spécimen spontané de Populus x canadensis. Une bonne partie des photos originales (en RAW) manque dans ce dossier des plus importants!


2020. Parmi mes 160,000 fichiers (format JPG) j'ai trouvé des copies des photos originales manquantes. Le plus important, le critère d'identification définitif de cet hybride est l'inflorescence en fruit que l'on voit ici. Remarquez que mes dessins de ce détail étaient déjà fait avant le crash informatique!

Retrouver un peu traces de ces photos est quand même assez agréable... combiner le Champ des Possibles avec une autre observation arboricole d'intérêt est assez attachant!

Bon, c'est assez ces voyages dans le passé, allons maintenant de l'avant: j'ai retrouvé quelques autres photos importantes permettant de dater certains carolins (les souches coupées permettant de connaître l'âge des arbres...) au parc La Fontaine et j'avance les travaux sur Un peuple de peupliers.

Même devant le difficile je suis tenu! Rame! Avance! Pédale! Forward!

Bon weekend!




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