À travers l'île Grosbois


Les îles de Boucherville. Le Nord est à droite...

Un élément important de l’archipel de Montréal (ou archipel d’Hochelaga) est le groupe des îles de Boucherville, connu à l'origine sous le nom charmant de îles Percées. Je suis venu visiter ce jeudi et je vous partage quelques photos en donnant un peu d’information sur l’histoire des lieux. 

Nous étions à pied et nous nous sommes contentés de visiter que l’île Grosbois, celle qui est le plus au Nord-Est, en aval du groupe d’îles. Cette île basse, à peine plus haute que les bâtures inondables à côté, ne fait que trois kilomètres de long. En faire le tour (environ dix kilomètres) n’est pas olympique mais nous venions bien goûter le paysage (avec framboises) et découvrir ses arbres. 

C’était aussi un peu les vacances! Voici la première partie de mon compte-rendu. 

Voici les îles. Boucherville est en bas, Montréal en haut.

Je suis déjà venu ici: il y a environ trente-cinq ans. C’était alors en vélo. Nous avions traversé le pont Jacques-Cartier puis, au métro Longueuil, un autobus permettait d’embarquer les vélos jusqu’aux îles. C’était une nouveauté alors et faire le tour des îles (qui étaient un tout nouveau parc) était évidemment bien facile: tout est plat. Traverser les paysages champêtres en vélo est toujours des plus savoureux. Mais ce jeudi nous étions à pied, question de mieux voir la flore. 

Et c'est en navette depuis le Vieux-Boucherville que nous sommes arrivés. Beau mais cruellement bref! 

Et ça c'est île Grosbois. Les détails de ces numéros suivront...

Mode bipède donc. Ce n’est pas du tout le même rythme qu'à vélo (à l’évidence). À pied nous sommes dans une temporalité raz les pâquerettes, les pieds dans l'herbe ou la pierraille. On baigne dans le thermomètre, avec un spectre sensoriel large et des fréquences d'absorption sans bruits de fond (à part les sapristis d'oiseaux qui n'arrêtent pas) et une résolution du regard qui n’est pas vraiment possible en vélocipède. On ne traverse pas le paysage: c'est lui qui nous traverse! C'est comme... autre chose... On aime ou pas... On découvre en tout cas!

Je n’aurais pas remarqué ce caryer cordiforme, unique apparemment, près de la bordure de forêt. Et d'autres petits trucs. 

Lors de cette visite dans les années 80 nous avions remarqué une piste au contour qui se devinait. On pensait à un circuit automobile, assez récemment abandonné. Pas du tout c'était un hippodrome! Et c'était un peu plus vieux qu'on l'imaginait alors. J'allais le savoir bien plus tard avec la découverte encore à venir des internets.

L'île Grosbois, au début du XXe.

Il n'y a apparemment plus aucune trace de cela. J'ai pas vraiment cherché à retrouver et la croissance des arbres en une génération est de toute façon assez importante!

Le Devoir, samedi 3 juin 1911. 

Un grand parc d'amusement, ancêtre du parc Belmont, se trouvait donc ici: le parc King Edward. Et regardez-moi ces attractions: j'ai peine à imaginer ce que faisaient les singes dressés de Darling et je crains le pire avec cette Vampa des Miroirs!

Lesseps (à gauche) et Blériot (à droite).

Il y avait même un champ d'aviation (dans le temps où les avions étaient en carton...) et tant le célèbre Jacques de Lesseps que l'encore plus célèbre Louis Blériot sont venus faire des démonstrations (aériennes je suppose). La moustache était alors le meilleur compas. Low-tech. 

Carte postale, vers 1910.

Plage, pique-nique sous les arbres, salle de danse, etc. etc. C'était la Ronde avant la Ronde. On venait donc nombreux depuis Montréal, embarquant soit au quai à la rue McGill ou à celui du boulevard Pie IX.

L'île de Grosbois vue de la route à Boucherville. Photo Gérard Morisset, 1937. BAnQ. Modifiée.

Le parc cessera ses activités en 1928. J'y reviendrai dans une suite à ce billet dans quelques jours. Pour l'instant revenons à jeudi:
 
La traversée de cinq minutes. J'arrive pas à centrer ce foutu vidéo.

La vue de l'île Grosbois depuis Boucherville.

Le départ en truc motorisé à flotteurs.

Les arbres dominants sont les peupliers et les saules. Même pleureur...

Débarquement!

La SÉPAQ en fait vraiment trop...

Un très beau spécimen de la linaire commune (Linaria vulgaris).

Un bosquet de peupliers faux-trembles (Populus tremuloides).


Un peuplier faux-tremble abattu par une créature sauvage (sans doute). 

Deux créatures sauvages. On en a vu une demi-douzaine, y compris un jeune buck.

Quelques arbres photographiés au hasard.

Le milieu est aussi favorable aux frênes rouges. Il y en a partout. Surtout des morts...

 Germandrée du Canada (Teucrium canadense) de la famille des Lamiacées (menthe, etc.)

La voici de près.


Vous croyiez que j'allais faire, enfin, un billet sans vous parler de peupliers deltoïdes? Sur une île du fleuve Saint-Laurent? Il y en a partout ici! Je vous en montrerai dans la suite de ce billet, avec quelques beaux spécimens, de belles vedute et des vignes des rivages géantes!!! Vraiment géantes!!!

Bonne fin de semaine. Que vos pieds vous portent longtemps!


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