L'orme et le peuplier

 

C’est le grand orme d’Amérique de la rue Wellington, que j’ai photographié en 2009.

On le retrouve sur cette Street View de Mr. Google, en 2014. De mémoire c’est l’année suivante qu’il sera coupé… victime de la graphiose (on dit aussi maladie hollandaise de l’orme).


On m’a dit que cet orme, certainement centenaire, était une source privilégiée de samares pour la production d’arbres peut-être résistants à la maladie. L’idée c’est peut-être révélée futile, l’arbre-parent ayant lui-même succombé finalement…


Il était tout juste de biais avec le parc Marguerite-Bourgeoys à Pointe Saint-Charles. Vous savez que ce parc retient pas mal mon attention, étant un des endroits où l’on comptait de nombreux peupliers de Caroline. De l’importante plantation d’origine il y a plus de cent ans, il ne reste plus qu’un seul carolin. On en plante de nouveaux ici et là au parc toutefois.



En cent ans, le parc a connu quelques vagues de ré-aménagements. Le plan d’origine est aujourd’hui essentiellement totalement biffé. Dans les années 70, une de ces corrections paysagères semblait motivé par le fait qu’il y avait « trop d’allées » au parc. Ça me semble un jugement plutôt hâtif… 


Pourquoi y avait-il toutes ces allées? Je n’ai pas la réponse. Les architectes de la Ville non plus faut-il croire. Pour ma part j’aurais hésité de biffer des formes dont je ne connais pas la signification, l’intention, etc.


Trop d’allées! D’accord… effaçons, coupons...


On parle aussi d’arbres « nobles » et d'arbres « moins nobles ». Ces derniers étant d’ordinaire, bien sûr, les peupliers. Les chênes ou les ormes sont, eux, « nobles ». Ils vivent plus longtemps… n'est-ce pas?


Le parc Marguerite-Bourgeoys à Pointe Saint-Charles vers 1930.


Je note qu’il y a encore un des peupliers carolins d’origine au parc. Cet arbre a plus de cent ans… L’orme de la rue Wellington, lui, n’est plus! 


Derrière l'écran doré, vous le voyez le grand carolin centenaire?

À l’évidence nos représentations et nos préférences doivent s’adapter un peu aux complexités (et à l'imprévisibilité...) de l’environnement urbain. À l’évidence aussi l’empressement à biffer les aménagements et les intentions paysagères du passé demanderaient un encadrement plus réfléchi… Le patrimoine paysager de nos parcs et notre patrimoine arboricole ont bien encore quelques choses à nous dire…


PS: Oui je travaille sur Un peuple de peupliers... et le billet promis sur ce boisé à Sherbrooke ce sera samedi je crois...

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