LA HAIE DANS LE BOCAGE URBAIN. 9.

Je poursuis cette mise en ligne de mon livre de 2016: La Haie dans le Bocage Urbain. Pour rappel, mon propos est d'innover en matière d'habitat pour la biodiversité en milieu urbain. 

Ce sont des propositions éco-paysagères innovantes développées sur place au Champ des Possibles par un acteur important du projet d'origine: on aurait pu croire qu'on s'y intéresserait? Vous pouvez rêver... 

On doit bientôt y faire de grands travaux. On aura alors droit à du paysagement décoratif semi-stérile, avec des touches ludesques et du kale planté en rang d'oignon... 

Officiellement le champ est maintenant un "parc-nature". Comment cela sera-t-il traduit par les technocrates? Que restera-t-il des concepts d'origine des citoyens ou de leur développement comme je l'esquisse dans ce livre?




Chapitre 9 La haie écotonale


Nous avons vu que les haies sont présentes à Montréal depuis les débuts de son histoire et qu’elles sont une production spontanée du milieu. Elles sont une réponse de la biodiversité à notre transformation du territoire et à sa parcellisation. Parce qu’elles ont une forme linéaire et qu’elles sont pré-adaptées, elles sont une ressource paysagère toute indiquée afin de favoriser la biodiversité en milieu dense. La haie est un ruban vert, flexible, qui peut épouser les marges de voies de transport ou le contour de toutes sortes d’espaces. L’adaptabilité morphologique de la haie est un modèle souple, raisonné et optimal d’aménagement.


Viorne.

La haie écotonale est un écotope de l'Anthropocène. C’est tout d’abord un lieu privilégié de la biodiversité. En termes d’urbanisme c'est une installation, un équipement public multi-fonction, un fournisseur de services écosystémiques: gestion de l'eau de pluie, séquestration du carbone, écran anti-bruit et anti-poussière; elle est aussi, si vous insistez, un embellissement paysager monnayable, éventuellement taxable…


Si nous recherchions un élément paysager pour toutes ces fonctions, nous l’avions sous les yeux!


Devant l’étalement urbain, densifier le bâti urbain est devenu une nécessité afin de préserver les espaces agricoles et naturels. Nous pouvons le faire en accordant avec ingéniosité de l’espace autrement inutilisable à la biodiversité. À cette densification du bâti il faut répondre par la densification des écotopes. 


Lisière de forêt.


Lisière et haie écotonale


Au pied d’une forêt qui rencontre un autre type d’habitat (prairie, rivière, etc.) on trouve une bande composé d’arbres plus petits d’espèces différentes de celles de la forêt. C’est ce qu’on appelle une lisière. Cette zone de rencontre et de transition entre une forêt et un autre milieu forme un biotope singulier que l’on nomme un écotone. 


L’écotone de la lisière abrite des espèces végétales et animales qui lui sont propres, mais on y trouve en plus les espèces associées aux deux autres milieux de vie: celles de la forêt et celles du milieu ouvert. C’est ce qui explique la richesse écologique d’un écotone, lieu de nombreuses interactions entre les espèces de trois milieux différents. 



Écotone forêt/rivage.

En milieu ouvert, entre deux parcelles agricoles par exemple, chaque face d’une haie est en fait l’analogue d’une lisière de forêt et elle emprunte même ses espèces écotonales. La richesse écologique des bocages s’explique par cette particularité des haies. Tout comme la lisière, le biotope de la haie prend son sens et toute sa grande valeur écologique par l’assemblage en strates des espèces ligneuses et la présence d’une strate herbacée à son pied. La haie est elle-même un habitat mais devient un écotone par cette strate herbacée. La haie est donc un écotope écotonal.


Quand je parle de haie écotonale, j’inclus donc ces strates et ce pied herbacé. Précisons qu’un écotone peut résulter de la rencontre d’une haie avec un champ, un fossé, un cours d’eau, etc. 



Lisière de saule au pied d’une haie brise-vent de peupliers.

Ce phénomène est fractal: toutes rencontres de deux milieux différents, à toutes les échelles, produit un écotone. Même la micro-zone de rencontre entre deux espèces d’arbres différentes, chacune avec sa texture et sa densité de feuillage propre, ou son goût pour un insecte herbivore, constitue un écotone. C’est ce qui explique l’importance d’inclure la plus grande diversité d'espèces et de morphologies lors de la plantation d’une haie écotonale.



Lisière de forêt sur une prairie.

Gardons à l’esprit que la haie avec ses strates et son pied herbacé est un écotone biologiquement productif et qu’elle constitue en plus un biocorridor attrayant pour un plus grand nombre d’espèces. Elle est un donc un excellent habitat pour de nombreuses espèces de végétaux, d’oiseaux et d’insectes et elle convient à l’inter-connexion des différents milieux de vie du bocage. Que ce soit en milieu rural ou urbain, elle assure le meilleur maillage de la trame verte.



Applications de la haie écotonale



La haie et la lisière d’une forêt ont donc une grande similitude et dans certains cas ces deux formes paysagères sont même continues: les espèces d’une lisière de forêt colonisant une haie agricole par exemple. Voilà pourquoi je propose la haie écotonale comme forme paysagère permettant le maillage des différents habitats. On peut toutefois imaginer d’autres applications de la haie écotonale. J’en entrevois trois: la remédiation écotonale, l’amélioration écotonale et la création écotonale.


Cornouiller.

Voici un exemple de remédiation écotonale. J’ai déjà constaté la perturbation majeure que constitue pour une forêt une coupe pour la construction d’un quartier, d’une usine (avec son inévitable stationnement) ou d’une voie de transport. Cette coupe nette donnant directement sur les fûts sans branches des arbres de la forêt! 



 Exemple d’une création écotonale (hagification) en milieu agricole.

C’est littéralement une porte grande ouverte à toutes sortes de modifications problématiques du milieu: la lumière et la chaleur pénètrent alors en profondeur, la température et humidité sont altérées, les espèces envahissantes auront un accès direct et ce sera alors un coup dur à la flore du sol forestier. 


Pour y remédier la plantation d’une haie écotonale, comme un écran, est alors une solution de remédiation qui vise la protection de l’intégrité des forêts et boisés de la région. La lisière ainsi établie offrira de plus un biotope supplémentaire. Une réglementation pourrait peut-être assurer que de pareils travaux compensatoires soient obligatoires lors de grands projets?



Représentation schématique d'un écotone.

L’amélioration écotonale vise, elle, des lisières endommagées par des travaux ou des haies agricoles envahies par le nerprun par exemple. Il s’agit de reconstituer la diversité végétale indigène. Ce serait le cas des haies du bocage de Pierrefonds, entre autres! Oui, je sais, ce sont là des travaux d’infrastructures majeurs! Il faut bien un jour mettre la roue à l’épaule pour la biodiversité et ses services!


 


Aubépine.


Enfin la création écotonale est l’action qui consiste à concevoir et planter des haies dans les nombreux sites urbains qu’il est possible de réclamer pour la biodiversité: l’hagification. Au premier chef je pense aux contours des friches qui peuvent devenir de nouveaux espaces verts pour le bien commun: à vous de déterminer les usages de ces espaces maintenant enclos! 


Il y a aussi les terres-pleins centraux des autoroutes et les espaces latéraux des voies de communication. Mais que penser du périmètre des stationnements? Comme les autoroutes ces îlots de chaleur devraient peut-être aussi être redevables et être tenus de procéder à la naturalisation compensatoire de leur espace?


Les haies sont évidemment toujours aussi nécessaire en milieu agricole. À fine échelle, elles représentent la meilleure façon de connecter boisés, forêts et milieux humides de la ceinture verte de la région métropolitaine.


 

Amélanchier.


Petit manuel d’hagification


J’ai conçu les plans schématiques qui suivent en m’inspirant des observations faites sur le terrain à Montréal et sa région. J’ai élaboré des listes de végétaux à partir de ce que j’ai pu constater dans mes pérégrinations et dans la littérature. Certaines espèces des lisières, de dimensions réduites, sont si typiques des haies que je ne vois pas comment ne pas les inclure systématiquement dans tous les projets: au premier chef les aubépines, les viornes et les cornouillers. 


Au-delà, comme je n’ai pas noté d’assemblages d’espèces typiques, ce sera surtout l’adaptabilité des espèces aux conditions du site envisagé qui sera déterminante pour le choix. Il vous appartiendra de moduler et d’enrichir de vos idées ces informations selon le site et les environs de votre projet, en prenant note des quelques concepts que je présente brièvement plus bas.


 

Morphologies et structures des haies


Plan schématique de deux types de haies.


J’utilise l’expression haie écotonale puisque ce sont les aspects écologiques qui retiennent d’abord mon attention. Ce que nous cherchons à faire ce sont des haies diversifiées en espèces et en morphologies. Puisqu’elles sont prévues pour être plantées dans des espaces souvent restreints ou avec des contraintes d’infrastructures, ces haies peuvent être dimensionnées et ajustées, en largeur et en hauteur, au site choisi au moment de la conception. Le choix de la taille qu'atteindront les espèces à maturité est donc important.


Il existe plusieurs façons de typifier et de nommer les strates qui peuvent composer les haies. L’observation des haies des bocages agricoles permet d’en dégager quelques règles utiles et de les adapter pour le dessin d’un plan de plantation. Dans cet essai je propose ces 4 types:




          Très grande haie (les plus grands arbres atteignent 30 mètres): ​
          Strates: grand arbre/arbuste/arbrisseau avec pied de haie herbacé


          Grande haie (les plus grands arbres ont 20 mètres):​
          Strates: grand arbre/arbuste/arbrisseau avec pied de haie herbacé


          Haie moyenne (les plus grands arbres ont 10 mètres):​
          Strates: arbre/arbuste/arbrisseau avec pied de haie herbacé


          Haie basse (la strate supérieure est à 5 mètres):​
          Strates: arbuste/arbrisseau avec pied de haie herbacé.




Cette disposition en étages caractérise tant les haies agricoles que les lisières des forêts et des boisés. L’hagification est mimétique: le modèle est transcriptible dans la plantation d’écotopes linéaires pour des projets de naturalisation ou de biocorridor.





Vue latéralement, la forme à privilégier est la haie ondulée, produites par des arbres de hauteurs différentes: elle offre une variation morphologique écologiquement invitante. De plus, le plan au sol positionne l’implantation des arbres de part et d’autre d’un ligne de départ, qui pourrait bien être un amoncellement de pierre. À terme, le résultat sera perceptible par une vue du dessus: les cimes arrondies des arbres ondoyant d’un côté à l’autre de la haie.





Sur le plan je représente par des points en zigzags irréguliers les trois strates d’espèces ligneuses, le résultat sera des sinuosités qui se croisent. Ces caractéristiques peuvent s’appliquer à tous les types de haies qui suivent.


Les illustrations font voir un schéma de l’organisation spatiale des plantations. La densité doit être en fait plus grande que ce qui est figuré: il ne faut pas oublier qu’une bonne haie, comme il se doit, est impénétrable pour les humains. En retour, cet exclos produit tout de même un intéressant enclos paysager.

Outre la classification de la dimension verticale d’une haie écotonale il faut considérer son architecture fondamentale. Les illustrations vous donnent une idée d’un assemblage où les plus grands arbres sont plantés de part et d’autre de la ligne centrale d’une haie à deux versants, puis les arbres de dimensions de plus en plus réduites sont intercalés et plantés vers l’extérieur, de part et d’autre de la ligne centrale et intercalés entre les plus grands, pour finalement se fondre dans la strate herbacée, le pied de haie. 



Peut-on imaginer un espace vide, entouré d'une haie, un enclos d'occupation libre?

Selon que la haie est située sur un espace ouvert d’un seul côté (le long d’un mur ou d’une infrastructure, par exemple) ou des deux côtés (en milieu ouvert) nous aurons une haie unilatérale ou bilatérale. Il faut alors remarquer qu’un écotone en strates est formé soit sur une ou sur deux faces de la haie. Selon ce que l’espace permet (selon la largeur de l’emprise au sol disponible) nous pouvons avoir un pied de haie ou deux. Cette strate herbacée apportant alors un enrichissement important. 

 




Une haie à un seul versant peut être plantée contre un mur ou une rampe d’accès à une voie de transport ou deux haies unilatérales peuvent être réparties «dos à dos», de chaque côté d’une piste cyclable qui les sépare, etc. 


Ces dessins simplifiés donnent une idée de la stratification des haies. La même méthode de plantation peut évidemment s’appliquer peu importe le nombre de strates ou selon qu’il s’agit d’une haie unilatérale ou bilatérale. 



La ripisylve est un écotone forêt/rivage d'un cours d'eau. Ici sur la rivière des Prairies.


La largeur de la zone à verdir détermine en bonne partie la complexité morphologique de la haie. L’exposition (l’ensoleillement) qui varie selon l’orientation vient surtout quant à elle déterminer la composition en espèces de la strate arbustive et herbacée. Une haie compte souvent un versant plus ensoleillé que l’autre et peut accommoder deux flores sensiblement différentes. L’adret est le versant d'une haie exposé au soleil qui est plus chaud et sec que l’ubac, le versant d'une haie avec un ensoleillement réduit, caractérisé par une plus grande humidité. Ses conditions de base sont votre occasion d’exceller avec vos connaissances écologiques et d’horticulture ou de votre sens de l’expérimentation!


La densité, la composition en espèces ligneuses et la stratification des haies sont infiniment variables, adaptables selon la situation et les dimensions de l'espace disponible. Ce qui est visé est la plus grande diversité des espèces et des morphologies. La plus grande variété des «textures» offre la plus grande rentabilité écologique.



Établissement d'une haie sur un muret de pierre.




Pour des projets d’appropriation de friches l’on peut tabler sur le généreux travail des espèces pionnières qui s’y trouvent spontanément. Elles ont amélioré le sol tout en offrant de l’ombre, une plus grande humidité et une température moins élevée à leurs pieds. Des plantations intercalaires sont alors possibles et éventuellement le site pourra recevoir une plus grande variété de végétaux.


Une haie pionnière des milieux les plus perturbés est ordinairement composée de peupliers, souvent accompagnés d’espèces exotiques envahissantes. Peut-être faut-il réduire ces dernières en paillis qui sera ensuite utilisé lors de la plantation des espèces indigènes que l’on souhaite? C’est ce qui a été fait au lot Bernard du Champ des Possibles.

 


Choix des espèces et facteurs abiotiques


Outre les dimensions des arbres matures, le choix des espèces à planter est déterminé par des facteurs environnementaux (abiotiques). Une haie est un biotope avec des caractéristiques qui favorisent certaines espèces et qui en excluent d’autres: c’est un filtre sélectif comparable à «l’effet de lisière». Les chances d’y implanter avec succès des plantes herbacées forestières, la flore printanière ou les fougères par exemple, sont limitées. Vous devez tenir compte de la température plus élevée, de l’humidité réduite, de la plus grande exposition au vent et à l’ensoleillement. 




Plan de plantation. G: Lignes de départ. D: Plantation de la strate supérieure.


S’il s’agit d’une friche urbaine, on peut ajouter comme facteur abiotique limitant les sols perturbés, souvent lourdement modifiés selon de nombreux paramètres dont un semble constant: le béton étant un matériau omniprésent, il n’est pas étonnant de constater que les sols alcalins dominent. C’est un filtre supplémentaire. Les arbres comme les conifères ont une nette préférence pour les sols acides et il en va ainsi pour d’assez nombreuses autres espèces. Il y a toutefois des espèces avec une grande amplitude écologique: elles ont une grande adaptabilité et peuvent s'accommoder d’une assez large échelle du pH du sol ou de son humidité.


La matrice immédiate (quartier industriel, zone résidentielle ou agricole, etc.) est aussi à considérer: une haie implantée dans une friche industrielle, au milieu d’un îlot de chaleur ne peut recevoir les mêmes espèces qu’une haie située en marge d’un quartier résidentiel périphérique. Initialement le choix des espèces doit aussi tenir compte de ces facteurs. L’expérimentation n’est pas exclue toutefois, au contraire!



Plan de plantation. G: Plantation de la strate intermédiaire. D: Plantation de la strate inférieure.


Je tente de prendre tout cela en compte dans les listes que je présente plus loin. Il en ira autrement si votre projet est situé en milieu péri-urbain ou si vous êtes en mesure de modifier substantiellement la nature du sol; votre choix de végétaux sera alors d’autant plus grand.


Notez que je ne me suis pas beaucoup arrêté, pour l’instant, à la composition de la strate herbacée (le pied de haie) qui viendrait compléter l’écotone. Pour végétaliser cette strate de l’écotone il faut regarder d’abord du côté des apophytes, ces espèces indigènes adaptées à l’anthropisation du territoire; de nombreuses espèces de la famille de l’aster, l’asclépiade et plusieurs graminées, carex et joncs sont apophytes. Consultez la liste des espèces herbacées plantées au lot Bernard du CDP. Par ailleurs, il est assez difficile, surtout en milieu urbain, de ne pas faire preuve d’une réaliste tolérance devant une flore exotique parfaitement adaptée au milieu. Il est en effet difficile de remplacer ou de se passer de toutes les plantes de la famille du trèfle.



Aronia.


L’écopaysagement urbain, c’est bon aussi?


Vous voulez plus de biodiversité en milieu urbain? Vous voulez implanter des biocorridors et faire des haies écotonales? Nous en avons les moyens, la main-d’oeuvre et les connaissances. 


L’agriculture urbaine s’est vue rapidement intégrée et promue dans les universités. Les facultés ont leurs programmes et leurs budgets sous ce parapluie multi-disciplinaire attrayant pour une nouvelle clientèle… Chaque université a ses laboratoires de recherche, ses formations, ses incubateurs d’initiatives, ses serres de toit, ses bacs, etc. La recette rapporte: il y a même un CPE qui enseigne à des enfants les rudiments de l’agriculture urbaine.




Les administrations locales sont, elles, arrivées au point de faire de la place et d’intégrer ce loisir agréable dans différents projets. Je crains que ce ne soit qu’un écran de fumée verte qui rapporte des dividendes politiques, sociaux et éducatifs mais bien peu de dividendes environnementaux. De plus, comme la majorité des sites et des installations ne sont que temporaires, cela s’accorde à merveille aux discours sur les aménagement éphémères. Cela m’apparaît plus des replis discursifs que de l’appropriation citoyenne ou de véritables changements de la ville. Autrement dit: l’agriculture urbaine, c’est payant et satisfaisant pour tout le monde! Mais pour la biodiversité?




Je ne suis pas de ceux qui confondent agriculture urbaine et biodiversité. En effet, tout espace et toute énergie investis dans l’une étant forcément soustraits à l’autre. Et cela pour des espèces exotiques essentiellement, faut-il le rappeler? L’agriculture urbaine est un cosmétique socialement accepté. Je dis souvent que c’est de l’étalement urbain, bénin, de l’intérieur…  Je crois qu’il serait intéressant et utile de détourner une partie de l’énergie investie par tous dans cette pratique d’abord sociale vers une pratique tout aussi éducative, sociale et bonne pour la santé. Avec l’effet de nourrir et d’abriter la biodiversité locale… et d’en tirer des services écosystémiques!




L’agriculture urbaine, c’est après tout annuel et saisonnier. Je crois que nos administrations publiques ne devraient s’occuper que du permanent: les infrastructures. Devant leur rareté, l’usage optimal des espaces disponibles est plutôt du côté de leur transformation en site de services écosystémiques permanents.


Pourquoi n’y aurait-il pas de l’écopaysagement urbain? Quelle université prendra ce flambeau? De l’écopaysagement urbain du type que je propose ici: la création d’écotopes à partir de restes d’espace et n’utilisant que des espèces indigènes?




Pourquoi ne pas intégrer l’horticulture de paysagement pratiquée, souvent avec finesse, par les amateurs de papillons ou d’oiseaux? Ils savent quelles espèces planter! L’effet sur l’avifaune qu’a la somme des comportements horticoles de ces amateurs me semble relativement plus important et bénéfique que l’effet sur l’alimentation humaine des amateurs d’agriculture urbaine. Étendons cette proposition aux comportements des amateurs de papillons et à ceux des amateurs de plantes et d’arbres indigènes et assurons-nous d’inclure tous ces gens dans les projets d’appropriation de nouveaux espaces en milieu urbain. 


Si vous voulez plus de biodiversité en ville, bien sûr!



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À suivre... prochains chapitres:  La noble épine et le bio-corridor!

 


Bon samedi!



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