LA HAIE DANS LE BOCAGE URBAIN. 11.

Je termine (enfin!) cette mise en ligne de mon livre numérique de 2016: La Haie dans le Bocage Urbain. Pour rappel, mon propos est d'innover en matière d'habitat pour la biodiversité en milieu urbain: avec l'adoption de la forme paysagère de la haie écotonale. Il s'agit d'un paysagement écologiquement fonctionnel, fait avec des espèces indigènes par des citoyens. Un cadre vert pour le Champ des Possibles! L'architecte du paysage étant le travail spontané des processus de la biodiversité. C'est l'idée du "faire-avec" qui était EXACTEMENT celle proposée à l'origine par les Amis du Champ des Possibles. Pauvre moi, je croyais qu'on était sérieux... Voilà, j'ai fait comme si, ne m'en tenant qu'à l'idée d'origine et en poussant un peu plus loin le concept. A suivi l'idée d'étendre tout cela à grande échelle et d'en faire un bio-corridor. 

Pour rappel: il n'y aurait pas de Champ des Possibles sans l'implication et la volonté des citoyens et de quelques imaginatifs. J'espère que les "pros" trouveront mieux que le chaos conceptuel de leur réalisation que j'explore plus loin dans ce chapitre. Seront-ils à la hauteur d'utiliser le slogan "biodiversité"? 

À la suite de ce dernier chapitre vous trouverez la bibliographie. Je ferai une page-index réunissant tous les liens vers les différents chapitres. 


Le Fox Trot, souvent copié, jamais égalé... allons-y!




Le Fox Trot, le biocorridor de la voie ferrée.


En visitant une friche ferroviaire près de la station de métro Frontenac j’ai surpris un renard qui se reposait. Cette voie ferrée se rend jusqu’au Champ des Possibles et lui permettait de circuler partout dans les environs sans être remarqué. J’ai nommé la friche Repos du Renard et l’idée d’un biocorridor sur le chemin de fer était née: le Fox Trot.



Le renard au repos.


Ce qui suit n’est qu’une ébauche, une présentation sommaire du projet tel que je le concevais en 2009-2010… Je publie ce projet afin d’illustrer l’application du concept de la haie écotonale sur des espaces résiduels linéaires, mais à grande échelle. 



Le renard fuyant l'importun photographe.


Ce qui est visé est l’enrichissement biologique par la plantation d’espèces indigènes sur l’emprise ferroviaire et autour dans les boisés spontanés, les friches, etc. le long de ce qui est déjà, après tout, un biocorridor. Je n’ai pas mis ce projet à jour et, depuis, certains développements ou constructions ont sans doute modifié la configuration ou la disponibilité théorique de certains espaces. Mais je constate que dans l’ensemble, le concept demeure d’actualité et d’intérêt.



Les environs du Repos du Renard.


Les environs du Repos du Renard.

Les environs du Repos du Renard.

Les environs du Repos du Renard.

Je jette aussi un regard critique sur un grand projet d’aménagement paysager sur le domaine public en parallèle de la voie ferrée. C’est un exemple de confusion entre le paysagement et l’écopaysagement: l’écogentrification. C’est aussi une section de mon hypothétique biocorridor!



[toutes ces cartes sont présentées individuellement tout en bas du billet]

Le projet du Fox Trot va des environs du métro Frontenac, près du port dans Ville-Marie, passe entre les arrondissements Rosemont-Petite-Patrie et Plateau-Mont-Royal puis longe le Champ des Possibles où on apercevait le renard à l’occasion! Ces sections correspondent aux cartes 6, 7 et 8 à la page suivante. Ce sont celles qui ont été le plus complètement documenté, bien que tout cela demeure une esquisse. Pour les autres sections je ne vous présente que les cartes. [voir à la fin du texte]


Au Champ des Possibles en 2007.


Au Champ des Possibles en 2008.

Continuant vers l’Ouest, le biocorridor traverse ensuite les arrondissements d’Outremont, Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, Côte-Saint-Luc et Lachine pour arriver à Meadowbrook et aller au-delà… de nombreux biocorridors sont en effet envisageables. Le Fox Trot n’est qu’un modèle proposé pour les autres voies ferrées ou infrastructures de transport.


Au Champ des Possibles (le lot Bernard) en 2009.


L’histoire industrielle et les particularités du transport ferroviaire à Montréal font que de nombreuses voies ferrées traversent l’île dans tous les sens. Par ailleurs, les changements industriels depuis les années 1970 ont laissé de nombreuses friches partout autour. Il est possible de convertir et de valoriser écologiquement tous ces espaces.



Au Champ des Possibles (le lot Bernard) en 2009.


Tous les différents sites et micro-sites avec les arbres, boisés, bosquets et friches qu’on y trouve, constituent l’embryon d’une enveloppe écopaysagère du biocorridor. Ils sont donc ici agglomérés en tant que potentiel d’écopaysagement opportuniste. 



Carte 8. Les environs du métro Frontenac et le Repos du Renard.


À son tour, cette enveloppe pourrait faire le lien avec les autres grilles ou éléments du bocage urbain, par exemple le réseaux des ruelles vertes, et joindre ainsi les parcs plus formels, les grands terrains institutionnels, etc. Ces derniers recevraient eux aussi un enrichissement végétal. C’est bien l’enrichissement biologique de toute la ville qui est envisagé.



 Les environs du métro Frontenac.

On peut implanter des haies le long de ces emprises ferroviaires, de chaque côté des clôtures, y compris dans les secteurs les plus urbanisés, en modulant leurs dimensions et leurs morphologies à l’espace disponible. Le chapitre 9 en donne quelques pistes.



 Les environs du métro Frontenac.

On peut aussi assurer la conversion des terrains vagues en autant d’écotopes riches. Nous ajoutons ainsi des éléments permanents à la mosaïque verte de l’île et assurons qu’ils soient interconnectés par des rubans végétalisés: les biocorridors offerts par les haies écotonales. 



 Les environs du métro Frontenac au Repos du Renard.

Gardez à l’esprit que dans le cas d’un biocorridor sur la voie ferrée la plupart des considérations habituelles découlant des usages humains sont laissées de côté. Il s’agit d’écopaysagement. Il ne s’agit pas de faire une promenade verte ou de l’agriculture urbaine. On douterait avec raison dans ce cas d’une collaboration enthousiaste des compagnies de chemins de fer! Cette collaboration est plutôt recherchée ici afin de verdir les emprises des voies ferrées en faisant valoir les compensations environnementales et sociétales implicites ou des crédits-carbone à obtenir.  



Carte 7. Le coteau du viaduc Rachel.

Le projet offrant ainsi une mitigation de la pollution atmosphérique découlant de leurs activités, les chemins de fer seraient peut-être prêts à un effort environnemental durable et à de meilleures relations publiques en révisant leur gestion de la végétation sur leurs propriétés? 



Les environs du Coteau en 2009.

Enfin, il faut noter que tous les parcs-nature et écoterritoires de l’île de Montréal sont voisins ou traversés par une ligne de chemin de fer ou quelqu’autre emprise de transport. C’est ici que l’idée des biocorridors et de la conversion des friches offrent une solution enrichissante pour la circulation des espèces entre tous ces espaces naturels.



Les environs du Coteau en 2009.


J’ai concocté l’expression Réserve de biodiversité urbaine (RéBU) afin de typifier les friches industrielles et ferroviaires qui sont autant d’occasion de constituer de grands espaces naturalisés. Par commodité et fantaisie j’ai ensuite donné des noms à ces terrains vagues plutôt que de référer à un anonyme numéro de lot…



Les environs du Coteau en 2009.


Certains de ces espaces sont en fait assez grands pour devenir de nouveaux parcs. Autant de nouveaux Champ des Possibles...


Les environs du Coteau en 2009.

Dans ce chapitre ne sont figurés sur les cartes que les éléments paysagers suivants: haies embryonnaires ou intermittentes, les boisés, les bosquets et les arbres isolés sont figurés en vert. Les friches arborescentes sont figurées en vert sur jaune. Les friches herbacées et les pelouses entretenues: en jaune. Ces dernières sont toutes des prairies fleuries potentielles... 



Les environs du Coteau en 2015.


Friche industrielle à valoriser. RéBU des Peupliers en 2009.


Friche industrielle à valoriser. RéBU des Peupliers en 2011.


Friche industrielle à valoriser. RéBU des Peupliers en 2015.


Friche industrielle à valoriser. RéBU de la Vipérine. 2009.

 RéBU de la Vipérine. 2009.



Une occasion en or, à demi-perdue!



Rue Pauline-Julien. 2007


On a fait, tout contre la voie ferrée, une expérience de paysagement riche d’enseignements. Le site est une longue bande de terrains en trois sections parallèles aux rues Hélène-Baillargeon, Gilbert-Langevin et Pauline-Julien. C’était un des endroits les plus propices à des travaux d’écopaysagement dans l’arrondissement Plateau-Mont-Royal, près du Champ de Possibles. Mon patelin, quoi! Je fais ici une analyse du résultat du point de vue d’un biocorridor hypothétique et de l’occasion de faire place à la biodiversité. 



Rue Pauline-Julien. 2010.

De récentes constructions d’édifices à condos demandaient des aménités paysagères esthétiques. Il fallait cacher la voie ferrée. Des bandes de terrains résiduels ont alors été converties en éléments paysagers utilitaires. Elles ont été transformées en écrans visuels et sonores comme autant de rideaux d’amnésie sur le passé industriel et le présent ferroviaire des environs. L’idée que ça puisse être aussi des habitats de la biodiversité semble s’être ajoutée plus tard, comme un ajustement d’étiquette aux dernier slogans. 


 


Plantation productiviste. Rue Pauline-Julien. 2010.

Il y a eu d’abord l’élévation de longues buttes de sol puis l’installation à leur sommet de hauts murs de béton préfabriqués, sommairement architecturés. On a ensuite végétalisé la pente qui fait face côté rue: c’est la définition même du façadisme paysager… Et c’est vraiment dommage! 




Rue Pauline-Julien. 2010.

On ne voit pas de traces d’une planification intégrée. Toutes les différentes fonctions de l’aménagement ne sont pas très bien liées et l’ensemble paraît improvisé et fait par à-coups, avec roulement de personnel. La conservation de la valeur immobilière, qui semble la principale motivation, a su mobiliser beaucoup de ressources.

Rue Pauline-Julien. 2014.

Pourquoi donc une muraille de béton? Imaginez les coûts de l’opération! Pourquoi n’avoir pas tout simplement planté des conifères ici? Des grands, des petits. Si vous voulez un écran visuel et sonore permanent, les conifères, ça fait l’affaire, non? Ou avec des peupliers… l’effet aurait été immédiat, sonore (bruissement des feuilles) et spectaculaire! Un pareil écran aurait eu des fonctions environnementales et écologiques en plus. Vous savez: ces fameux «services écosystémiques» et ce souhait de «faire place à la biodiversité»



Rue Pauline-Julien. 2014.

Le résultat révèle aussi le style générique des plans de plantations. On avait ici une occasion en or de faire un biotope extraordinaire. On a fait disons… un peu plus ordinaire. D’abord par le choix restreint des espèces, dont l’emblématique cerisier de Virginie ‘Schubert’, à fonction strictement signalétique, qui dit clairement aux promoteurs et futurs voisins: «on embellit». Ensuite, dans un effort de faire naturel sans doute, on a fait la plantation des arbres sur deux rangs équidistants, en quinconce. C’est pas trop long à dessiner et c’est plus simple à planter! Malgré tout, diversité oblige, des conifères bleu-argentés (Sapin du Colorado, exotique…) sont inclus dans l’aménagement. Visiblement des efforts ont été consentis… pour que les efforts soient visibles!


Rue Hélène-Baillargeon. 2014

Des cerisiers à feuillage pourpre, des sapins tout d’argent… «faut que ça se voit qu’on travaille». On écrit «beau» dans l’aménagement. Les gens voient ces arbres et disent : «c’est donc beau!». Donc, tout va bien! Je ne sais pas si le résultat découle d’un doute sur la recevabilité de la «nature» ou d’une panne d’imagination.  À moins que ce soit le résultat inévitable de l’inertie d’une chaîne de travail trop lourde d’habitudes et de conventions?




Rue Hélène-Baillargeon. 2014


Nous avons droit à du ad hoc, de l’improvisation, de l’hétéroclite, de vieilles habitudes, règles et conventions, avec, de surcroît, les coûts prohibitifs qui en découlent. Voilà ce qui explique le résultat médiocre. Comprenez-moi bien: l’endroit est verdoyant et offre malgré tout des attraits à la faune et à notre regard. Mais il aurait pu être tellement plus riche avec une attention sérieuse à la biodiversité. La fonction «écran» aurait de toute façon été servie…




Rue Gilbert-Langevin. 2010.

C’est aussi regretter à quel point un modèle aussi évident, pré-adapté et écologiquement fonctionnel que la haie ait manqué à l’inspiration initiale. On était si près d’y penser et de le faire! J’aurais vraiment dû publier mon essai plus tôt… Dire que l’on pouvait pratiquement tout planter ici et qu’on pouvait même faire une double haie (une de chaque côté du mur de béton) et de la faire superbement diversifiée.




Marronnier de l'Ohio et cerisier 'Schubert'. Rue Gilbert-Langevin. 2010.


Attaché comme on semble l’être à la protection du patrimoine architectural, personne n’est donc intéressé à notre patrimoine naturel et écopaysager? On réglemente la couleur des briques ou le ​remplacement de la fenestration de nos maisons victoriennes, dans les arrondissements on exige l’approbation d’un comité consultatif d’urbanisme (CCU) pour tous projets de construction et on n’arrive même pas à donner l’exemple dans les projets publics et réglementer l’usage d’espèces indigènes? C’est vraiment regrettable!



Rue Gilbert-Langevin. 2010.

Entre deux sections de cet écran de béton caché par du vert, du pourpre et de l’argenté se trouve la seule aubépine sauvage de l’Arrondissement. Je m’y intéresse depuis une dizaine d’années: il s’agit de l’espèce Crataegus canadensis, l’aubépine du Canada. Il y a quelques temps des travaux sur la voie ferrée l’ont à demi ensevelie sous les pierres du ballast… mais elle fleurit et produit encore des fruits. C’est un beau témoignage de l’extraordinaire adaptation et de la résilience des aubépines. De plus, c’est assez réjouissant, j’ai trouvé des rejetons: elle se propage spontanément dans les haies artistiques qu’on a fait par ici. Si l’on doute de la validité écopaysagère des haies en milieu urbain c’est un excellent démenti! 



La seule aubépine sauvage de l'Arrondissement. Crataegus canadensis, l’aubépine du Canada.

Si on parle de faire place à la biodiversité il faut faire pleine place aux espèces indigènes. Faisons-le pour l’exemple. Sinon on s’occupe de la biodiversité des autres territoires… Si on parle de faire de la place à la biodiversité en utilisant les espaces résiduels, les critères de sélection des végétaux peuvent et doivent être différents. Nous sommes ici entre des stationnements de voitures et la voie ferrée, pas dans un parc formel fréquenté par la famille… De nombreuses villes ont un gestion différenciée selon le type d’espaces verts. Il est peut-être temps de songer à des catalogues différenciés d’espèces à planter selon le site? 



Depuis, elle s'est propagé dans la haie de la rue Hélène-Baillargeon. Crataegus canadensis, l’aubépine du Canada.

Le catalogue des espèces autorisées doit être plus grand, bien plus grand, en fonction du lieu de plantation. Qu’il s’agisse d’un parc-nature ou d’une haie urbaine: il faut ouvrir nos esprits, consulter la littérature ou, encore mieux: nous avons un Jardin Botanique et quatre universités, des centaines d’étudiants et de spécialistes: écologues et biologistes, entomologistes, ornithologues et même des botanistes... Étaient-ils impliqués dans ce projet? Non? Il faut alors cesser ces discours sur la biodiversité urbaine: nous ne faisons que dans la décoration.



Rue Hélène-Baillargeon. 2010.

L’ensemble de ce projet est peut-être un effort considérable mais du point de vue de la biodiversité ce n’est pas très réussi. Il est possible de faire mieux. Essentiellement donc, je suis convaincu que nos services publics ne sont pas préparés à faire des travaux de «naturalisation». C’est trop coûteux pour très peu de nature comme résultat… Comment alors inclure les services publics dans nos projets citoyens? Eh oui! s’ils se demandent «en haut» comment nous inclure, nous les citoyens, nous avons bien le droit de se demander comment les inclure à notre tour…




Quel effet déprimant ces cerisiers décoratifs! Rue Hélène-Baillargeon. 2010.

Qu’ils s’occupent des multiples négociations et transactions (souvent entre différents groupes de fonctionnaires…), changements de zonage, etc. Qu’ils partagent leurs connaissances des contraintes physiques des lieux (équipements sous-terrains, infrastructures d’utilités publiques, etc.). Pour nos autres services publics possédant les grands équipements et machineries (voiries, horticulture): qu’ils préparent le site de plantation. S’il y a un fossé à faire, des pierres à introduire, etc. Il y aura quand même de belles occasions de service…




Rue Hélène-Baillargeon. 2014.

Le choix des sites, la sélection des végétaux ou même leur production, le dessin de la morphologie paysagère, la type et la composition des haies sera l’affaire de citoyens qui apprécient la nature et qui sont conscients de l’importance de la biodiversité au point de s’investir physiquement dans des projets locaux. De vigoureux exercices physiques sont en vue. 


Friche industrielle à valoriser. RéBU des Saules. 2008.


Devant le parc Laurier. Le site en 1970. Photo: AdM.


Un milieu humide qui ne veut pas disparaître? RéBU des Saules.

Les citoyens sont bien renseignés et ont toute l’expertise pour ces tâches. Vous trouvez les ruelles biologiquement riches? C’est le travail de tous ces amateurs de jardin, d’oiseaux et de papillons… S’il leur manque quelque connaissance écologique il leur est maintenant facile d’y avoir accès. Ajoutez à cette expertise l’énergie considérable des plus jeunes qui veulent du vert et qui s’intéressent à la survie des pollinisateurs par exemple. Et si l’on pouvait divertir ne serait-ce que 10% de l’énergie investie dans l’agriculture urbaine, les haies urbaines traverseraient les quartiers…



Des canards ont niché ici. 2009. RéBU des Saules.

Les espaces résiduels sont valorisables en tant qu’habitats de la biodiversité. Certaines friches peuvent même devenir de nouveaux parcs. Hors du champ visuel et des usages habituels les normes peuvent être différentes. Le travail générique et les coûts prohibitifs des services publics ne peuvent produire des écotopes de valeur.  


Ce sont les citoyens qui doivent passer à l’action. 



RéBU de l'Épipactis. Rue Saint-Grégoire. Transformer en petit parc entouré d'arbres? 2010.


Conclusion


Si on se place du point de vue de la biodiversité urbaine et de la nécessité d’y faire de la place, l’analyse des résultats de différents projets d’aménagements montre les limites organisationnelles, le coût élevé et le poids des habitudes sur les interventions paysagères que je vous ai présenté. Que ce soit pour des projets hypothétiques comme le biocorridor du Fox Trot ou celui plus réel du CDP, il vaut mieux penser à d’autres méthodes.  



RéBU de l'Épipactis. Stationnement ou parc? 2010.

Le but recherché est d’abord de maximiser le maillage de la trame verte du bocage urbain par la valorisation des espaces résiduels. Les moyens sont la plantation d’une plus grande diversité de végétaux et l’enrichissement écologique du milieu par des haies écotonales. Pour cela, un relâchement réglementaire et corporatiste, une créativité juridique ainsi que de nouveaux partenariats et une nouvelle division du travail s’imposent.


Si certains cherchent à développer des pistes «pour favoriser l’usage temporaire des terrains vacants publics montréalais», pour ma part je cherche des pistes pour l’usage permanent des friches et autres espaces à valoriser. Une de ces pistes est l’emphytéose qui permet l’intendance privée de ces espaces par un OSBL.



RéBU de l'Épipactis. Site possible d'une haie basse. Rue Resther. 2010.

Dans notre droit civil québécois, l’emphytéose (qui remplace le «bail emphytéotique» avec sa connotation «locataire») est «le droit qui permet à une personne, (pour un minimum de 10 ans et un maximum de 100 ans), d'utiliser pleinement un immeuble appartenant à autrui et d'en tirer tous ses avantages, à la condition de ne pas en compromettre l'existence et à charge d'y faire des  « constructions, ouvrages ou plantations qui augmentent sa valeur d'une façon durable». 


Ainsi un organisme indépendant peut «jouir» d’un terrain ou une bande de terrain à condition d’y apporter des investissements. Des plantations à long terme sont alors envisageables. Il y a aussi quelques autres outils légaux, dont un est perpétuel. Rapportez-vous au document cité pour mieux connaître les aspects légaux. 


Je note quelques exemples d’emphytéose: d’abord le cas de la réserve naturelle du Boisé-du-Séminaire à Nicolet. L’objet de l’emphytéose est un boisé et un milieu humide qui sont protégés afin d’améliorer la qualité des plans d’eau et d’implanter un écosystème aquatique.


Il y a aussi le cas des marais du lac Boivin, qui sont des zones importantes pour le conservation des oiseaux. La ville de Granby a octroyé un emphytéose de 50 ans au Centre d’interprétation de la nature du lac Boivin. Ces marais filtrent l’eau de la rivière Yamaska: c’est un service écosystémique rendu à la ville de Granby qui y puise son eau potable.

 

Ce sont sûrement là aussi des pistes à explorer pour des projets de naturalisation des terrains institutionnels des hôpitaux ou des écoles, les terrains privés, les différentes propriétés d’une municipalité, d’un service public ou d’une voie de transport, etc. La liste est longue, les occasions nombreuses et le travail important.


Mieux, en fait ce travail est très important! Si vous voulez de la biodiversité en ville! 




Fin





Trouvez ici l'ensemble des cartes du Fox Trot, de l'Ouest vers l'Est):



Carte 1. Les environs de Meadowbrook.


Carte 2.


Carte 3.


Carte 4.

Carte 5.

Carte 6. De la RéBU des Peupliers au CDP.


Carte 7. Les environs du Viaduc Rachel.


Carte 8. Les environs du métro Frontenac et le Repos du Renard.



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Witmer, Mark C. Annual diet of Cedar waxwings based on U.S. biological survey records (1885-1950) compared to diet of American robins: contrasts in dietary patterns and natural history. The Auk 113(2):414-430, 1996.







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Voilà! C'était donc un "rendu" de mon livre numérique... en effet il n'est pas aisé de transposer un "livre enrichi de médias" à défilement horizontal en une série de billets de blog en défilement vertical. Les panoramas ou les galeries de la version originale ne pouvant être rendus dans le format actuel. Le "script" plaçant textes, vignettes, grandes photos, etc. étant bien souvent impossible à rendre... 


De plus, comme je l'avais indiqué plus tôt, je n'ai pas toujours copié l'exact texte qui fût publié. L'explication en serait trop longue... (je m'en excuse...) mais les derniers chapitres sont l'exact copie et sont mieux lisibles. Je n'ai pas publié toutes les illustrations ou photos, afin d'alléger un peu...


Je publierai une page-index vers l'ensemble des chapitres pour faciliter la navigation parmi les autres éléments du blogue.





PS-Médical: Dans une semaine je dois repasser sous des bistouris inquisitifs de toutes sortes. Samedi prochain je serai en lendemain de chirurgie, dans les vapes (dans les bras de morphine...), branchés de mille façons (plus inventives les unes que les autres)... Un séjour d'une bonne semaine-10 jours dans les hospitaux sera suivi d'une assez longue et pas très commode convalescence à la maison.


Je serai alors pas mal discret... Si je trouve le temps je préparerai quelques billets qui seront publiés automatiquement. J'espère être bien remis tôt cet été pour partir en excursion arboricole et tout et tout... 


J'ai reçu des mots d'encouragements et des souhaits de prompt rétablissement de plusieurs d'entre vous. Je vous en remercie chaudement et grandement... On se revoit bientôt!







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