Le concours: trois noix de caryers!

 

L'identité révélée des trois fruits.

Identifier les espèces de Juglandacées qui portent ces fruits... bon… il faut dire que ce n’était pas très facile… moi-même j’ai dû travailler un brin pour retrouver l’identité d’une de ces noix (ayant perdu toutes mes notes, longue histoire…)


Pour aider, il y avait tout de même l’échelle sur la photo. Pour confondre, sans doute un peu, il y avait le fait que tous ces fruits ne sont pas au même degré de maturité, etc.


Ce sont bien tous des fruits (noix) du genre Carya: des caryers. Les deux à gauche sont des espèces indigènes que l’on plante heureusement dans les parcs de Montréal récemment. Le gros fruit est celui d’un arbre peu commun qui vient d’un peu plus au Sud. En anglais on dit: Kingnut. Avec raison: c’est le plus gros fruit du genre Carya. La confusion (fréquente chez les participants) du caryer lacinié avec le noyer noir est explicable mais voyez la différence:



Les fruits du noyer noir, Juglans nigra.

Le fruit du noyer noir lui ressemble en effet mais notez la peau grumeleuse et l'absence de crêtes marquées chez le noyer noir.  Le nom générique Juglans vient de: gland de Jupiter. Je dirais plutôt couilles dures...


Les rameaux et les bourgeons (encore endormis) du noyer noir (à gauche) et du caryer cordiforme (à droite).

Dans notre région la famille des Juglandacées compte deux genres: les Juglans (les noyers) et les Carya (les caryers). Au Québec nous n’avons qu’un seul membre indigène du genre Juglans: le noyer cendré (Juglans cinerea). Le noyer noir (Juglans nigra, une espèce provenant de plus au Sud) est toutefois assez largement planté et il se naturalise volontiers dans les alentours d'où il est cultivé. Les zécureux, vous savez...


Le brou mince du caryer cordiforme s'ouvre en quatre valves.

Nous avons par ailleurs deux espèces du genre Carya: le caryer ovale (Carya ovata, noix délicieuse...) et le caryer cordiforme (Carya cordiformis, noix pas mangeable...) souvent appelé caryer amer. Plus au sud on trouve la noix de pacane (Carya illinoinensis, pour faire des tartes...). Notez que le fruit du caryer lacinié (Carya laciniosa) sur ma photo tout en haut provient d’un arbre cultivé. 


Le caryer glabre a souvent été mentionné par les participants. Ce dernier a toutefois des fruits pyriformes (en forme de poire) et ils sont bien plus gros. L’échelle incluse dans la photo aurait été d’un aide précieuse!


Une distinction utile entre les noyers et les caryers: les fruits d'un caryer s'ouvrent en quatre valves. Ils sont déhiscents, ils s'entrouvrent comme sur la photo ci-haut. Pensez à l'asclépiade. Les fruits de noyers sont indéhiscents: ils ne s'ouvrent pas.



Oubliez votre casse-noisette et optez pour un marteau...


Même débarrassé de son brou (la chair épaisse recouvrant la noix) ouvrir une noix de noyer noir (ci-haut) est assez laborieux... mais ça vaut la peine, c'est délicieux!



Fleurs pistillées (femelles) du noyer cendré (première floraison au Champ des Possibles en 2014).


Fruits du noyer cendré, Juglans cinerea.

Plusieurs ont mentionné le noyer tendre (syn. de noyer cendré). Les fruits de la photo ci-haut ne sont pas matures mais ils sont couverts d'un important duvet (visqueux de plus). Leur forme allongée est bien caractéristique et la noix à l'intérieur a la même forme.

Rachelle nous envoie "un haïku inspiré de la cueillette des ‘noix douces’ (hickory nuts) de mon enfance", dans le Sud de l'Ontario:

 

                Papa à la cime

                chute soudaine de noix douces

                grêle et cris de joie




Les fleurs femelles du caryer ovale, Carya ovata, photographiées dans un parc.


Les chatons de fleurs mâles du caryer ovale, Carya ovata, photographiés dans un parc.


Caryers cordiformes. Jeunes arbres plantés au Champ des Possibles.

Après ces quelques notes sur les Juglandacées, revenons à notre concours...



La planche botanique que s'est mérité le gagnant.


Tout d'abord personne n'a réussi à identifier complètement les trois arbres portant ces fruits. Alors comment alors déterminer un gagnant? Faire un tirage au sort parmi les treize participants? Mais alors si quelqu’un avait tout faux, il aurait autant de chance qu'un autre qui aurait identifié trois caryers et donné deux bonnes identifications spécifiques sur trois?


C’est cette solution que j’ai retenu après consultation.


Alors qui gagne la planche botanique?



Voilà: c'est Victor Cauvier-Castonguay. Voici sa réponse, reçue le 18 octobre:


« Haut à gauche caryer oval; Bas à gauche caryer glabre; à la droite caryer lacinié ! » 


Victor victorieux...




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Merci à tous d'avoir participé et bravo pour l'effort à identifier que vous avez fait. Le mois prochain je refais l'expérience d'un autre concours. 

Bon samedi, passez une belle fin de semaine. Profitons de cet été des Indiens glorieux!



Commentaires

  1. Un immense merci pour ce superbe Opéra Canopée, très inspirant!

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