Cet hybride ou cultivar d'orme a des gènes qui viennent d'une autre latitude: comme l'orme de Sibérie, il a encore ses feuilles sur les branches. Ce sont des arbres au feuillage marcescent.
Il faut dire que c'est la même chose avec les lilas bien familiers mais aussi de nombreux arbres fruitiers de la famille des Rosacées à la mode ces temps-ci: différents cerisiers, pommetiers et poiriers. On plante ces derniers pour leur brève floraison printanière mais la feuillaison se maintient bien loin dans la saison. Peut-on dire que c'est joli au printemps mais un peu moins l'hiver venue? Il y a de nombreux autres arbres à garder ainsi leurs feuilles: pensons aux aulnes et aux noisetiers ("européens"). L'énumération serait longue, il a tant d'espèces exotiques dans nos jardins, nos parcs et sur nos trottoirs.
Allons-y avec une citation de Wikipedia et cette définition de la marcescence:
"(adjectif : marcescent ; du latin marcescere : se flétrir, se faner) est l'état d'un organe végétal qui, après son flétrissement, demeure longtemps desséché sur la plante et ne s'en détache parfois qu'à la fin de la mauvaise saison. Par extension, cet état se dit aussi d'une plante caractérisée par de tels organes (notamment un arbre qui conserve ses feuilles mortes attachées aux branches durant la saison de repos"
Le paradigme de la diversité des plantations et de la multiplication des espèces d'arbres exotiques que l'on plante sur les trottoirs ou dans les parcs a un curieux effet cumulatif: l'apparence hivernale de nos arbres ou de notre forêt urbaine, se trouvent quelque peu bouleversée.
Un impact paysager urbain un peu négligé, non?
Ci-haut c'est un chicot févier (Gymnocladus dioicus). Le nom latin se traduit par "branche nue". L'arbre a une silhouette bien rudimentaire durant l'hiver mais son feuillage d'été est luxuriant avec ses immenses feuilles composées.
Comme son mon latin l'indique l'arbre est dioïque: il y a des individus mâles et des femelles. L'hiver on aperçoit souvent des individus femelles portant de grosses fèves.
Ce n'est pas un arbre indigène dans la région de Montréal mais l'arbre habite naturellement le Sud de l'Ontario. Indigène dans l'Est du Canada, donc. La carte montre sa répartition naturelle: remarquez sa présence dans le Sud-Ouest Ontarien où il est rare.
Ici le chicot févier photographié un 14 mai. Les bourgeons éclatent tard pour la belle saison.
Le même arbre avec le feuillage bien déployé.
Pour rappel, voici une des "feuilles composées bipennées (doublement subdivisées) qui peuvent atteindre 1 m de longueur". Celle-ci mesurait 36 pouces (91.44 cm)...
Nos chênes et notre hêtre indigène ont des tendances marcescentes, surtout quand ils sont jeunes. Le phénomène n'est donc pas totalement inconnu ici. Voici ma question à trente sous: le choix des arbres devrait-il considérer la présence ou non de ce caractère pour inclure ou exclure un arbre exotique donné? Ce n'est plus quelques feuilles ou quelques branches qui sont marcescentes sur ces espèces exotiques, c'est tout l'arbre couvert de feuilles froissées mi-vertes mi-brunes pas très jolies...
Bah! Un autre détail sans importance...
bonne fin de semaine!
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