Le parc Pierre-Payet à Pointe-aux-Trembles

 

Nous sommes allés voir un parc linéaire riverain à Pointe-aux-Trembles, pas loin du bout de l’île dans l’est de Montréal. Le site est étroit mais quelle chance ont les gens qui habitent tout juste en retrait du rivage! 




À l'origine il s’agissait d’un alignement riverain spontané. C’est la façon naturelle de s’installer qu'ont les peupliers deltoïdes, dont les graines flottent autant dans les airs que sur l’eau. Elles germent ensuite où elles auront été déposées quand le niveau de l’eau baissera un peu. Avant l’étiage (qui est le niveau le plus bas du cours d’eau) toutefois. Les peupliers s’installent en rivage, ni trop haut, ni trop bas! C’est une expertise paysagère… De plus ça stabilise la berge.



Ces bernaches sont toutes des juvéniles sous la surveillance d'une adulte.

Un chenail du fleuve nous sépare de l’île Sainte-Thérèse. C’est le genre de paysage que j’ai connu, enfant, à Repentigny qui est tout près. 




Chenail entre l'île aux Asperges (à gauche) et l'île Sainte-Thérèse (à droite). 


Nous approchons du portail...

Une des raisons de venir ici était pour voir un curieux « portail » photographié l’été passé par Charles L’Heureux. C’est une situation imaginaire et poétique, deux mots disparus dans nos compositions arboricoles (je crois qu'il n'y a plus que le mot "ludique" qui soit utilisé pour n'importe quoi...). 


La poésie des peupliers, qui chantaient doucement dans le vent, fait aussi cela: nous sommes transportés un moment…



À gauche: photo de Charles L'Heureux, 2022. À droite, la photo faite il y a quelques jours.


Mais pas de chance pour le portail! L’alignement imparfait du quai flottant cette année nous a empêché de nous transporter magiquement vers l’île Sainte-Thérèse…




Dans le parc, la composition des essences est simple (érables argentés et érables rouges, un chêne des marais, des amélanchiers, etc.) et c’est, je crois, une humble reconnaissance d’une évidence. Ce sont effet les peupliers du rivage qui font la paisible beauté des lieux. Ces derniers auraient probablement suffit! J’aurais simplement ajouté quelques saules noirs sur la pelouse, vous pourrez juger de l’effet de cette composition dans le prochain billet.





On a plutôt planté un saule pleureur ( Salix babylonica ). Il aurait été bien à propos de planter plutôt un saule noir ( Salix nigra ), non?



Saule noir en position classique...


On passant, si l’ont dit saliçaie pour un élément paysager fait de saules, comment dirait-on pour une combinaison de saules et de peupliers (tous deux dans la même famille des Salicacées)? Une salicaçaie? Une saliçaie/peupleraie?




Quoi qu'il en soit de la réponse, entendons-nous: cette maison d'été sur l'île aux Asperges est un bon endroit pour "s'amuser"! 


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