Le chêne de Muehlenberg

 

Cette feuille d'un chêne à identifier est énorme, non? Pas du tout en fait: c'est une distorsion causée par le grand angle de mon iPhone. J'étais occupé à voir certains ormes dans le coin et j'avais fait cette photo rapidement, une simple note de travail si vous voulez. Je fais cela pour me rappeler de revenir mieux examiner un spécimen.


À la maison toutefois, cherchant à identifier le sujet et en regardant cette première photo je gardais à la mémoire cette fausse perception (la taille importante de la feuille). Je fouillais dans mes notes et photos, lisais les références classiques, furetant à gauche et à droite en ligne.


Illustration tirée de Flora of North America (FNA).

J'arrivais à déterminer qu'il s'agissait de Quercus prinoides sans beaucoup de conviction... Il faut savoir que ce chêne a des feuilles très variables (comme tous les chênes) et qu'il est apparenté à Quercus muehlenbergii, lui aussi possédant des feuilles des plus variables. 

Ces deux espèces (l'une, Q. prinoides, étant souvent considérée comme variété de l'autre) comptent en plus de nombreux synonymes. 

Notons que ces deux espèces se trouvent naturellement dans le Sud de l'Ontario et que nous en verrons sans doute de plus en plus. J'ai par ailleurs trouvé un deuxième spécimen de cet arbre tout près de chez moi en fait.


J'avais déjà vu, il y a quelques années, deux ou trois spécimens de Quercus muehlenbergii mais leur aspect (les feuilles) était bien différent. Comble de malheur, je n'ai plus ces photos... et mon souvenir était assez flou...


Je suis donc revenu voir ce spécimen pour examiner avec plus d'attention certains détails des feuilles. Le dessus, le dessous. Des poils ou autre chose, des glandes? Etc. Je n'avais même pas vu l'étiquette que portait encore l'arbre! Mais j'ai appris à ne pas me fier aux étiquettes sur les arbres récemment plantés. Et je préfère toujours confirmer par des critères botaniques. 


Avec les chênes les feuilles n'offrent pas toujours toute l'assurance de bien identifier. Pour ces arbres il faut de préférence voir aussi les glands, en début de formation sur cette photo. Hors, nos quartiers montréalais, surtout près des plus grands parcs, sont toujours habités par ces adorables écureuils. Cette présence hyper-active rend bien difficile de trouver des glands de chêne matures. L'illustration (FNA) nous montre bien des glands assez différents. Ce spécimen est un peu à l'écart, peut-être verrai-je des glands bien matures? J'aime bien avoir l'ensemble des caractères importants pour bien confirmer l'identité.



La voici l'étiquette que je n'avais pas vu la première fois... ça doit être correct comme identification mais ça n'empêche pas le travail nécessaire et agréable d'aller au fond des choses: un peu de sérieuse botanique!

OK, disons donc pour l'instant que ces deux arbres sont bien Quercus muehlenbergii.


29 mai.

À un coin de rue chez moi il y a ce micocoulier que j'observais depuis quelques temps et qui ne débourrait toujours pas. Les autres sur la rue Duluth était déjà en feuille. J'arrivai à la conclusion qu'il avait attrapé la mort végétale. Cause inconnue... j'ai fait une photo.


6 juin.

Bon... les services d'horticulture ont remarqué et le constat de décès prend la forme de ce trait de peinture orange sur le tronc. On le coupera bientôt.

On plantera sûrement un orme lisse... ce serait l'gros luxe, non?


Matricaire camomille. (Matricaria chamomilla)


Je vous laisse avec cette petite plante. Charmante.


Bonne fin de semaine!


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