Le Boisé de Saint Sulpice

Suite du billet de samedi...

J'ai lancé mon drone pour une bonne photo des environs. La numérotation est chronologique et se rapporte aux photos qui suivent. Si vous voulez en savoir plus sur le parc du Boisé-de-Saint-Sulpice: cliquez ici.

    1- l'entrée est visible sur la dernière photo du billet d'hier.

2- Le coeur du boisé est une population d'érables argentés de taille importante. 

2- Tout le boisé est un ultime vestige de la forêt d'origine. Y marcher c'est traverser les siècles!

2- Les érables sont sur un couronne surélevée de racines, comme des échasses.

3- Un sureau à grappes (Sambucus racemosa, red elderberry). Probablement planté (et avec raison).

3- Les feuilles diversement lobées ne trompent pas... c'est un mûrier. Ils sont cultivés un peu partout sur l'île et leurs fruits sont avidement recherchés par les oiseaux qui s'occupent à le disséminer: le phénomène se nomme l'avichorie. On croise l'arbre assez souvent dans des boisés perturbés et il n'est pas si étonnant d'en trouver un ici. Planté par les oiseaux il faut croire.

3-Un autre classique arbuste en forêt: le cornouiller à feuilles alternes (Cornus alternifolia, alternate-leaved dogwood). Les branches en étages bien démarqués et les feuilles avec les veines profondes donnant cette texture bien visible font reconnaître cette espèce. Planté ici?

Un jeune tilleul d'Amérique (Tilia americana, basswood). Planté?

Et maintenant un cultivar à feuilles laciniées de l'érable argenté. Assez récemment plantés (il y en avait quelques-uns) sur le sentier principal (il y a même des lampadaires...). Comment donc planter des variétés horticoles dans un parc où c'est la biodiversité qui est mise de l'avant? 

Ce boisé est caractérisé par un importante population d'érables argentés et ces derniers sont certainement connus pour se propager sans grands problèmes... non? Il aurait été trop simple de planter des samares locales ou de déplacer de jeunes arbres locaux? Faut croire!

Un de ces cultivars à feuilles laciniées (les lobes sont plus étroits). Tiré du livre Stabat Arbor

Planter des cultivars? C'est pas comme mettre des caniches (Canis lupus familiaris cv. 'Poodle'...) et d'appeler cela une réserve naturelle du loup (Canis lupus)? Le beau travail de sauvegarde de ce boisé,  avec l'introduction d'espèces indigènes et tout, par un organisme (le CEGM), se trouve tout de même un peu diminué... on souhaiterait plus de constance!

Ici comme au Champ des Possibles, la règle la plus simple et élémentaire de ne planter que des espèces indigènes ne semble pas comprise ni respectée tant par des professionnels que des citoyens. 

Vous me trouvez exigeant? Pas du tout! C'est simple à faire et riche d'opportunité d'éducation que d'y aller comme je le propose. L'impact écologique est plus grand en plus...

À la sortie du boisé un panneau donne un peu d'information et ces photos m'épargnent de rédiger quelques paragraphes...

Nous sortons donc du boisé et arrivons dans un autre habitat: une friche.

Visiter un boisé inconnu, c'est bien. Mais venir voir certains arbres à l'invitation de Charles L'Heureux et confirmer une occurence de peupliers de Caroline, peut-être spontanés, c'est un plus!

4- Si vous suivez mon travail un tant soit peu, vous savez que je fais une étude (interminable) sur toutes sortes d'aspects de ce peuplier. L'hypothèse que l'on trouve des hybrides spontanés à Montréal est maintenant vérifiée (voyez ce billet récent) et nous en trouvons ici aussi dans la friche du Boisé de Saint Sulpice.  

4-  Ce bosquet est un groupe de peuplier de Caroline (Populus x canadensis) spontanés.

4- Une feuille qu'on ne peut vraiment confondre...

4- il y avait de nombreux peupliers deltoïdes, des arbres staminés (mâles) et pistillés (femelles) et l'air était chargé de graines cotonneuses...

5- cet autre groupe demanderait une autre visite pour préciser son identité. Il semble que ce soit des rejets de souche et de racines d'un carolin ou d'un peuplier noir, ou???

5- la souche en question.

6- et ici (au centre de la photo) il semble bien que ce soit des rejets de souches et de racines d'un peuplier noir fastigié. La forme des feuilles m'était moins familière et suggère autre chose que le cultivar de Lombardie (il y a d'autres cultivars fastigiés du peuplier noir...). À suivre...

6- À quelques mètre du dernier spécimen voici une feuille (assurément) de peuplier noir sur ce qui semble être un rejet de racine d'un peuplier de Lombardie disparu.

7- Terminons par ce merveilleux bosquet de peupliers deltoïdes (Populus deltoïdes) sans doute des survivants sauvegardés lors de l'asphaltage du parking lot. La friche s'étendait jusqu'ici il n'y a pas si longtemps à juger par l'âge des jeunes arbres.

Ils sont en réserve de la République! On devrait faire une douzaine des ces îlots ici et là dans cet espace qui est un four total...

Partout en ville, à notre service, tout un Peuple de Peupliers!


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