Je suis passé par le Champ des Possibles

 

Dans l'ancien temps, on plantait des vrais affaires... (2014?)


Allant au labo-photo je suis passé par le Champ des Possibles (CDP) dans le Mile-End. Au regard des idées d’origine cet endroit est maintenant extraordinairement triste. Je suis estomaqué par l’extraordinaire pauvreté que représente maintenant l’ignorance écologique au Champ des Possibles avec, de plus, ces traces d’agriculture urbaine… On plante des pommetiers et des aubépines exotiques sans aucune réflexion. Vous savez, l’endroit se voulait un espace de biodiversité et de sa rencontre… Biodiversité de la région! Pas celle d’un autre continent…




Il y a quelques jours au CDP. Une aubépine exotique...

Aubépines? Avec les dizaines d’espèces que l’on trouve dans la région on ne trouve rien de mieux à planter que cette espèce européenne… déplorable!



Écologiquement, aucune évolution depuis cette plantation de 2009 à l'île de la Visitation.


Il y a quelques jours au CDP. Un Staphylea... qui fructifie depuis quelques années.

Songez qu’autrefois on y a planté des Staphylea trifolia, certains de ma propre production. Et à partir de graines provenant de la l’île de Montréal: des écotypes. C’était le modèle dont je faisais la promotion… tout faire avec un peu de sensibilité écologique, de créativité et d’authenticité, vous savez?




Produire des écotypes. À la maison s'il le faut.

Non, il semble que le ludique et la salivation alimentaire l’emporteront. Pourtant le CDP n’est pas du tout l’endroit de ces préoccupations.



Au lieu d'un pré ouvert on a une monoculture d'ormes de Sibérie. Pathétique!

Ce projet du CDP semble maintenant en suspens et je n’attends rien de bon à venir. C’est entre les mains d’architectes du paysage, vous voyez… En attendant on laisse l’orme de Sibérie envahir tout l’espace. L’effondrement écologique des lieux par cette monoculture négligente est assez déprimant. Comme prévu de longue date cet arbre des plus prolifiques prend tout l’espace.




Introduire des écotypes. Ci-haut le frêne épineux.

Il y a quelques années, on y a aussi planté des aubépines indigènes, vite extirpées par l’ignorance de travaux d’architecture du paysage… On y plantait aussi des Zanthoxylum americanum, vous connaissez le frêne épineux? Détruits par des zagriculteurs urbains… 


Mais pourquoi planter ces très épineux arbustes dans les haies? Pour décourager le passage dans ces éléments éco-paysagers que sont les haies. Parce qu’il fallait de plus y attirer le papillon grand porte-queue (Papilio cresphontes). Le CDP, je le concevais comme un site de rencontre avec la biodiversité, un lieu de rencontre et d’éducation.




Papilio cresphontes. Photo: D. Gordon E. Robertson, Wikipedia.


Bon, tout cela c’est de la vieille histoire. Aucune leçon n’aura été tirée de l’aventure innovatrice d’origine.


Si vous ne connaissez pas mes conceptions pour l’endroit, dont certains éléments ont été (apparemment...) retenus jusqu’à ce jour, voyez ce chapitre de mon livre La Haie dans le Bocage Urbain:


https://floraurbana2.blogspot.com/2022/02/la-haie-dans-le-bocage-urbain-8.html


Le livre entier a été publié sur ce blogue, voyez la page-index vers les différents chapitres:

https://floraurbana2.blogspot.com/2022/04/la-haie-dans-le-bocage-urbain-page-index.html


Bonne fin de semaine!


Commentaires