Parc de l'esplanade de la Pointe-Nord

 

Parc de l'esplanade de la Pointe-Nord à l’île des Nonnes

C’était ma première occasion de prendre le REM. Un train avec pas de conducteur, un train-robot. J’allais traverser des quartiers nouveaux et des paysages devenus totalement méconnaissables. 




Un petit choc culturel, j’avoue... et un aperçu de ce que devient Montréal (de ce qu’il est déjà,  j'accuse un retard...). Oui, je sais, je devrais sortir un peu plus… mais je suis pas mal occupé à mes projets, chez moi! 



En train donc. Direction: île des Soeurs. Vers le Parc de l'esplanade de la Pointe-Nord. Ça semble plutôt à la pointe Est mais passons…





Les soeurs, on le croit, ne se marient pas, sauf avec le gérant des nuages (quel merveilleux métier!). On ne peut toutefois en dire autant des peupliers. Les peupliers sont des libertins noceurs. Ils ne se gênent pas pour s’envoyer en l’air. De différentes façons. Les peupliers au feuillage chantant à la moindre brise se marient en plus dans ce vent. Les peupliers sont vraiment enfants du vent. 


Voilà: ils sont anémophiles et pratiquent l’anémochorie!





Quels dissipés! Les peupliers sont même quelque peu incestueux. Ils s’épousent et se combinent avec de proches parents. Ça donne des airs de famille confondants qui rendent difficile l’identification précise. Sur le rivage ici on trouve évidemment des peupliers deltoïdes: c'est leur habitat de choix: eau, vent et lumière. Il faut croire qu’il y avait des peupliers de Lombardie par ici autrefois. Ou du moins que l’on avait planté des peupliers carolins. Pourquoi? Parce que les caractères des uns se mélangent avec ceux des autres.





Vue vers le pont Victoria.



Le pont Victoria dans un cadre de peupliers. Et de vigne des rivages...


Peuplier deltoïde.


Tout cela n'est pas clair: sur le même arbre on pouvait voir des feuilles plus typiques du peuplier deltoïde (ci-haut) ET celles du carolin (voir deuxième photo plus bas)! C’est peut-être un trait à rapprocher de celui du peuplier noir (version Lombard, le peuplier noir en flèche, vous savez?) qui produit des feuilles différentes selon qu’elles soient issues d’un bourgeon pré ou néo-formées? J’aurais peut-être l’occasion de vérifier si c'est le cas ici un de ces quatre.





Les deux types de feuilles du peuplier noir.

J'ajoute que la règle (habituelle) de la présence ou de l'absence de glandes à la base de la feuille ne semble pas ne pas s'appliquer normalement ici. Ce caractère habituellement assez fiable joue ici une masquarade perplexante. 




Un carolin (planté ou spontané?) abattu mais qui rejette de souche. 



Un autre arbre présentant des feuilles aux caractères hétérogènes. Comme si l'hybride peuplier de Caroline (d'origine peut-être spontanée) s'était récroisé spontanément avec le peuplier deltoïde. Rien n'interdit cette hybridation et tout le permet!




Vous constatez aisément que ce spécimen ne présente pas une silhouette typique ni du peuplier deltoïde, ni du cultivar familier du peuplier de Caroline (Populus x canadensis 'Eugenei') que nous trouvons dans nos parcs et ailleurs. 




The Gardeners' Chronicle. 1914

Le "Populus robusta" ci-haut est un des différents clones du peuplier de Caroline. On le nomme plutôt aujourd'hui Populus x canadensis 'Robusta'. Un air de famille avec le spécimen précédent, non?



Un chêne bicolore récemment planté.

Nous n’étions ici que pour un court moment, pour une brève excursion arboricole et fluviale. Je n’ai pas pris de spécimen et je n’ai pas consacré beaucoup de temps à l’observation directe mais à l’évidence il y a pas mal d’hybridation et d’introgression chez les peupliers de ce bout de l’île.

Ma première idée, une hypothèse à fouiller bien sûr, est qu’il s’agit de croisements naturels entre le peuplier de Lombardie et le peuplier deltoïde. Qu’ensuite les carolins produits sur place se sont à leur tour hybridés avec les deltoïdes, les Lombards ayant entretemps disparu.





Occupé à mes projets, je disais. Après la série sur les ormes d'Amérique (morts ou vifs) j'ai presque terminé la série sur les épinettes de la rue Duluth à Montréal. Je suis maintenant occupé à la série de silhouettes de peupliers, deltoïdes et carolins. Ci-haut c'est un des grands carolins du parc La Fontaine, en variation de couleur, je m'amuse comme vous pouvez le constater. Comme j'imprime beaucoup je me suis procuré cette tranche qui simplifie un peu certaines opérations.



Quelques photos du beau peuplier deltoïde de Lavaltrie (ici). C'est pour le projet ci-bas:



Procédure: voici un croquis numérique d'une illustration du peuplier de Lavaltrie. 



Et ci-haut c'est le développement du projet. C'est un croquis, je répète... c'est fait pour explorer la composition. Encore un jour ou deux et ce sera terminé... 



Fin Septembre il y a toujours ces quelques jours de brouillard le matin. Je sors tôt pour faire quelques photos. Ici c'est la rue Duluth, nous regardons vers la montagne. On ne la voit pas sur cette photo.



Ici, on la voit... si, si... on la devine tout juste.

Bon dimanche!



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